Rien ne va pour les ingénieurs. C’est ce que relève un communiqué de l’Union nationale des ingénieurs marocains (UNIM). Dans ce communiqué, l’UNIM appelle le gouvernement à entamer un dialogue «sérieux» et «responsable» en vue de répondre aux revendications des ingénieurs. «Nous avons présenté en novembre 2008 un mémorandum concernant le projet d’amendement du statut des ingénieurs au gouvernement. 15 jours plus tard, nous avons été reçus par le directeur du cabinet du Premier ministre pour l’ouverture d’un dialogue. Et ce n’est que la semaine dernière que le Premier ministre a envoyé une lettre aux quatre départements ministériels concernés, à savoir les ministères de l’Equipement et du Transport, de l’Habitat et de l’Urbanisme, de la Modernisation des secteurs publics et le ministère de l’Economie et des Finances pour se mettre autour de la même table et examiner le dossier revendicatif», affirme à ALM Abdellah Saadi, président de l’UNIM. Et d’ajouter que «aucune date n’a encore été fixée pour la prochaine réunion avec le gouvernement. Nous contestons ce retard et nous souhaitons une rencontre dans les plus brefs délais». Les principales revendications de l’UNIM portent sur la situation matérielle et professionnelle des ingénieurs qui ne cessent de se dégrader. L’Union revendique une hausse des salaires. «Toutes les autres professions ont vu leurs conditions matérielles s’améliorer à l’exception des ingénieurs. La situation ne fait que s’empirer avec la flambée des prix», déplore M. Saadi. Les autres doléances portent sur le changement du statut actuel des ingénieurs, la réglementation de l’exercice de la profession, le déblocage de promotion interne ainsi que l’instauration d’une formation continue. «Nous voulons que les ingénieurs bénéficient d’une formation continue vu les avancées en technologie. Et pour cela, une instance nationale doit être créée pour suivre l’évolution de la formation de l’ingénierie. Nous voudrions également faire le point avec le gouvernement sur le déroulement du programme 10.000 ingénieurs par an et sur les moyens mis à la disposition de ce programme de formation», déclare le président de l’UNIM. Les ingénieurs demandent également d’élargir les possibilités d’accès au grade d’ingénieur en chef et d’aboutir à l’unification du corps des ingénieurs par l’intégration de tous les ingénieurs d’application dans le cadre des ingénieurs de l’État. «Les ingénieurs avancent à un rythme très lent dans l’évolution de leur carrière car un quota leur est imposé pour le passage d’un grade à un autre», souligne M. Saadi.
Auparavant, après quatre ans d’ancienneté, un ingénieur pouvait passer au grade supérieur en passant par un concours interne. Ce qui n’est plus le cas. L’UNIM privilégie la voie du dialogue mais s’est dite prête à recourir aux moyens légitimes dont la grève pour faire aboutir les différentes revendications.