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Stock de sang : Alerte rouge !

© D.R

Dans sa première sortie médiatique, la nouvelle directrice du centre national de transfusion sanguine lance un appel au don pour faire face à la pénurie

«Alors que l’OMS recommande un stock minimum de sécurité de 7 jours, ce qui correspond à 5400 donneurs pour tout le Maroc, nous ne disposons actuellement que de 2425 poches de sang pouvant couvrir seulement 3 jours de consommation».

La raréfaction des dons de sang sévit pendant la période estivale. En effet, l’été est traditionnellement une période de faible fréquentation des collectes. Donner son sang ne vient pas forcément à l’esprit des estivants et les donneurs réguliers sont souvent en vacances. L’été est également une période critique en raison de l’augmentation des accidents de la circulation. Cette année, le contexte de la Covid-19 est venue aggraver la situation. Par conséquent, les stocks sont au plus bas et les dons actuels ne permettent pas de combler ce déficit. Les détails.

Dr. Khadija Lahjouji Directrice du Centre national
de transfusion sanguine et d’hématologie du Maroc (CNTSH)

Moins de 2500 poches de sang disponibles actuellement

Dr. Khadija Lahjouji, nommée, depuis le 17 juillet 2020, directrice du Centre national de transfusion sanguine et d’hématologie du Maroc (CNTSH), après avoir été directrice adjointe, lance un appel au don de sang et alerte sur la situation au niveau national. Dans sa première sortie médiatique, elle explique à ALM : «Alors que l’OMS recommande un stock minimum de sécurité de 7 jours, ce qui correspond à 5400 donneurs pour tout le Maroc, nous ne disposons actuellement que de 2425 poches de sang pouvant couvrir seulement 3 jours de consommation». Et de poursuivre : «Nous avons besoin de 800 à 1000 donneurs par jours pour satisfaire toutes les demandes au niveau national».

Les grandes villes sont les plus touchées

Par région, la directrice du centre national de transfusion sanguine et d’hématologie, nous apprend qu’en cette période marquée par le nouveau Coronavirus ce sont les grandes métropoles qui sont le plus touchées par cette pénurie. «Cette année, et particulièrement avec la pandémie actuelle, la situation s’est aggravée surtout au niveau des grandes villes sachant que dans ces villes, il existe des centres hospitaliers universitaires qui consomment une grande quantité de produits sanguins. Parallèlement, ces villes enregistrent un grand nombre de cas de Covid et par conséquent, les donneurs se font rares», relève Dr. Khadija Lahjouji précisant que plusieurs collectes programmées ont été annulées et seulement les sites fixes et quelques caravanes font les collectes de sang.

Déficit de sang : La police à la rescousse

Afin d’alimenter les stocks, le centre national de transfusion sanguine peut toujours compter sur la police. «Nous avons sollicité le ministère de l’intérieur avec lequel on a une convention de partenariat. Un programme de collecte est prévu avec la direction générale de la sûreté nationale, et ce à partir du 17 août. Les policiers vont donc donner leur sang comme ils l’ont fait au début de la pandémie vers le mois d’avril. Il y aura également la collecte auprès de la gendarmerie royale, des forces auxiliaires et des forces armées royales», signale la nouvelle directrice du CNTSH.
Elle souligne également que les associations qui œuvrent dans le domaine de sang se sont toutes mobilisées suite à un appel du centre national pour sensibiliser les citoyens à donner leur sang en faisant allusion à la fédération marocaine des donneurs de sang et l’alliance marocaine des donneurs de sang.

Faites vos dons

Khadija Lahjouji lance un appel à tous les citoyens pour se présenter au site le plus proche et donner leur sang. Dans ce sens, le circuit est strictement sécurisé, chaque donneur potentiel passe un entretien avec un médecin, parce que tout le monde ne peut pas être donneur. Ceux qui pèsent moins de 50 kg ou ceux qui présentent des pathologies à risque en font notamment partie. Ainsi, toutes personnes âgées de 18 à 60 ans peut se présenter au site de prélèvement sanguin. Au vu du contexte actuel de la Covid-19, certains donneurs pourraient être découragés. La directrice du CNTSH rassure : «Toutes les autres dispositions prévues dans le cadre de la pandémie Covid-19 sont réalisées au niveau de tous les centres de transfusion et tous les sites de prélèvement. De même, toutes les mesures sont prises pour préserver la santé du donneur. Il ne faut pas hésiter à donner son sang car la situation risque de s’aggraver». Ces dons permettraient de sauver des vies et soigner des patients atteints de certaines maladies graves qui nécessitent fréquemment des transfusions sanguines.

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Un seul donneur peut sauver 3 vies humaines

Le centre National de transfusion sanguine et d’hématologie, qui est sous la tutelle du ministère de la santé, a comme mission d’assurer l’autosuffisance des produits sanguins. Il reçoit la situation hebdomadaire des stocks de tous les centres régionaux. Il a signalé qu’à partir du don d’une seule personne on peut avoir trois composantes qui sont: les globules rouges, les plaquettes et le plasma. Ceci dit, un donneur peut sauver 3 vies humaines.

Après avoir effectué le prélèvement sur le donneur, ce sang passe par le laboratoire de sérologie où il est examiné. Il est important de faire un don de sang actuellement parce que les périodes de vacances et jours de fête sont les moments de l’année où la baisse des stocks se fait le plus sentir. En même temps, ce sont des périodes où les accidents augmentent et où les besoins de poches de sang sont en hausse. Sans parler des maladies chroniques comme la thalassémie ou encore la drépanocytose dont les patients ont besoin de transfusions sanguines au moins une fois par mois.

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