Société

Subsahariens : Le rapport qui dit tout

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Un récent rapport sur les migrants subsahariens, en transit au Maroc, tire la sonnette d’alarme sur la situation de ces Africains voulant regagner l’Europe clandestinement. Réalisé par la Cimade, une association française créée en 1939 pour venir en aide aux personnes déplacées, ce rapport s’intéresse particulièrement aux Subsahariens présents dans le nord du Maroc. Il s’agit, en fait, des fôrets de Gourougou et de Bel Younès ainsi que du campus universitaire de la ville d’Oujda. Dressant le profil des migrants subsahariens en transit au Maroc, le rapport a mis l’accent sur les raisons de leurs départs de leurs pays d’origine.
55 % des personnes interviewées ont déclaré que ce sont les persécutions politiques et la guerre qui sont derrière cette décision, tandis que près de 40 % ont avoué qu’ils ont été motivés par des «raisons économiques ». S’agissant de leur situation familiale et professionnelle, 46 % des migrants rencontrés par les enquêteurs de la Cimade sont des pères de famille, dont la moyenne d’âge est de 28 ans.
Le niveau d’instruction assez élevé de ces migrants subsahariens est l’une des grandes révélations de ce rapport établi en collaboration avec l’Association des amis et familles des victimes de l’immigration clandestine (AFVIC). 38 % de ces migrants enquêtés ont le bac, alors que 24 % avaient suivi des études supérieures.
Dans la plupart des cas, l’entrée dans le territoire marocain se fait à travers la ville d’Oujda. Pour arriver au Maroc, ces migrants subsahariens ont parcouru, en moyenne, de longues distances en 15 mois. «Les raisons qui expliquent la longueur de ce parcours sont de deux ordres.
En premier lieu, la difficulté du parcours pour des personnes aux ressources limitées, qui ont souvent traversé des pays en bus ou à pied et se sont arrêtées durant le voyage pour travailler afin de pouvoir continuer leur chemin. En second lieu, la durée du parcours s’explique par le simple fait que l’Europe n’était pas forcément la destination choisie au départ du pays d’origine », lit-on dans ce rapport. Vivant dans des conditions déplorables, la quasi-totalité de ces migrants rêve d’atteindre la rive nord de la Méditerranée et n’envisage en aucun cas de retourner chez-elle. La plupart de ces migrants subsahariens ont essayé à plusieurs reprises de traverser les frontières espagnoles. Mais, en vain. Des tentatives vouées à l’échec, par une interception de la part des autorités marocaines ou espagnoles.
Dans les fôrets de Gourougou et de Bel Younès, ces Subsahariens se regroupent par nationalité. «Dépourvus de tout, ils ont organisé leur propre survie, établi une hiérarchie et des règles. Chaque communauté a nommé un chef… À Gourougou, les différentes nationalités ont créé l’Union africaine de Gourougou dont la présidence est assurée par un des «Chairmans» élu chaque trois mois. Le Conseil des «Chairmans» se rassemble régulièrement pour définir les règles de l’Union africaine », précise le rapport de la Cimade. Selon cette même source, « ces migrants sont des victimes d’atteintes de toutes parts, du côté espagnol lors des tentatives de grillages, du côté marocain avec un harcèlement continu, un isolement absolu et des refoulements incessants destinés à les décourager de s’installer trop longtemps et à montrer la volonté du Maroc de participer au combat de ses partenaires européens contre l’immigration clandestine».

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