Tout comme le Maroc, le pays des Pharaons a désormais un événement consacré à la réduction des risques. Ainsi, l’Egypte vient d’organiser un 1er sommet à propos de cette réduction devenue de plus en plus un concept d’actualité. Voici un round-up de cette rencontre suivie en ligne.
«Ce qui importe, ce n’est pas de trouver les problèmes mais les idées de réduction des risques ». D’emblée, la ministre égyptienne de l’environnement, Yasmine Fouad, entre dans le vif du sujet lors de ce cette manifestation placée sous l’égide de son département ainsi que celui de la planification et le développement économique de la même république. A cet effet, elle fixe trois thématiques.
Environnement, santé et changement climatique
A propos de l’environnement, la responsable gouvernementale ne manque pas d’évoquer la Cop 28 prévue du 30 novembre au 12 décembre aux Emirats après la 27ème organisée dans son pays qui en est ressorti avec une recommandation. Celle de créer « un fonds » consacré aux pertes et dommages. Dans ce sens, l’éminente intervenante se veut plus claire. « Tant qu’il y a des mesures pour mettre fin au problème, cela évite des pertes d’argent », explicite-t-elle concernant cette réduction de risques dont le fonds se veut de répondre à un objectif mondial. En outre, plus il y a un financement en adaptation, plus les répercussions diminuent. Dans ce sens, elle fait visiblement allusion au changement climatique.
Entre-temps, elle avance des chiffres. C’est le cas des 250.000 décès chaque année à l’horizon 2030 à cause des conditions climatiques d’après le rapport de l’OMS. Elle s’exprime également sur «l’augmentation des températures et leur intensité». Dans ce sens, elle donne l’exemple de ce mois de novembre sans pluie alors que d’autres contrées sont inondées comme le Pakistan. Quant à la réduction des risques, elle trouve que c’est une « question de planification». L’objectif en étant de les «éviter». Dans le secteur de la santé, elle donne également l’exemple de l’expérience de son département qui consacre un « système électronique pour les déchets médicaux». Quant à la réduction des risques, elle doit être, d’après elle, «enseignée». Une préconisation partagée par d’autres intervenants.
Une «nécessité»
De son côté, Sherif El Gabaly, président de la Fédération égyptienne des industries chimiques, considère cette réduction des risques comme «une nécessité et non un luxe». Dans ce sens, il énumère les secteurs industriel et agricole entre autres. Dans l’industrie, il existe, d’après luin «des défis». A elle seule, l’industrie chimique est l’un des secteurs les plus impactés à son sens. A cet égard, il ressort le soutien de la fédération, qu’il chapeaute, à l’adaptation au changement climatique en finançant des projets qui se chiffrent à 480 via des crédits « recyclables » avec garantie pour financer des industries en améliorant notamment leur efficacité énergétique. Le tout avec une « mesure de l’empreinte carbone ».
Des risques dès la sortie de chez soi
La présidente de l’organisation égyptienne pour les standards et la qualité, Heba Hammad, parle, elle, de réduction des risques «dès la sortie de la maison». A cet égard, elle donne l’exemple de la respiration et du transport entre autres. Entre-temps, elle prend ce sommet pour un événement important. Par la même occasion, elle fait la différence entre des risques occasionnés «par l’humain» et d’autres qui sont en dehors de sa volonté comme les catastrophes naturelles. Parfois, les risques sont «mixtes», soit occasionnés par l’humain et la nature. Pire encore, elle donne des exemples de maladies comme les dépressions et les suicides. «Il faut connaître l’intensité des risques et leurs répercussions», estime-t-elle en donnant aux défis un caractère «quotidien».
Ce qu’en disent les experts en santé
Du côté du pneumologue égyptien Adel Khattab, la cigarette et la pollution sont censés faire l’objet de réduction de risques. Pour la première, il existe désormais des alternatives. Cependant, celles-ci font toujours l’objet de débats. Quant à l’environnement, il a des rapports avec les capacités respiratoires. «Nous essayons de voir ce qui est adapté à chaque patient pour réduire les risques», enchaîne-t-il à propos de la cigarette notamment. De son côté, le pneumologue libanais Darwiche Hilmi abonde dans le même sens. «Il faut travailler sur le changement de comportement de chaque individu. Il faut un plan adapté à chaque patient», estime-t-il en prenant le poumon pour le seul organe en contact direct avec l’extérieur.
Quant au vapotage, il est plus dangereux que la cigarette. Pour lui, la réduction des risques en santé «dépend du médecin censé prendre du temps avec chaque patient». «Il faut trouver le moyen indispensable pour chaque patient en lui donnant une alternative afin qu’il arrête de fumer», poursuit-il en précisant que le poumon se constitue complètement à l’âge de 21 ans. Le tout en appelant à l’intervention de secteurs comme l’éducation et l’information. Egalement de la partie, le cardiologue grec Andreas Versalius qui parle de risques modifiables de par certains comportements, tient à l’information dont «les populations et sociétés ont besoin». «Il y a des risques dès la sortie de la maison», avance-t-il à l’instar de Mme Hammad. Pour lui, il est important de «s’attaquer à l’obésité et la clope».
A propos de la cigarette électronique, il incite à faire davantage de mentions sur la teneur du produit. «Il faut faire tout en modération», enchaîne-t-il en s’exprimant également sur l’alimentation. A son sens, le régime peut tout inclure. Cependant, un seul comme le végétarien n’est pas une solution. «Nous avons besoin de garder un équilibre et donc une bonne qualité de régimes. Le problème ce sont les calories élevées», estime-t-il. Du côté de l’addictologue égyptienne Dr. Rania Mamdouh, les programmes de réduction de risques existent plutôt depuis «environ 40 ans». «L’addict peut arrêter en respectant sa capacité à changer », avance-t-elle. A son sens, le risque zéro n’est pas une solution. Dans ce sens, elle révèle des exercices pour donner l’impression qu’il n’y a pas besoin de clope entre les mains. Inspirant éventuellement.