Société

Surpeuplement des prisons

Le tragique incendie qui a ravagé le mois dernier le pénitencier de Sidi Moussa à El Jadida, faisant une cinquantaine de morts et autant de blessés, ravive le débat sur le phénomène du surpeuplement des prisons marocaines. Les pouvoirs publics reconnaissent que les prisons marocaines sont surpeuplées et sont à la recherche de solutions pour réduire la population carcérale, qui compte 53.643 détenus au 30 novembre 2002, hébergés dans 48 établissements dont 17 bâtis durant le protectorat.
Faisant le constat, le directeur de l’administration pénitentiaire et de réinsertion, Mustapha Medah, affirme que «le phénomène du surpeuplement dont pâtissent tous les établissements pénitentiaires, non seulement il freine tout effort d’humanisation des conditions de détention, mais se dresse comme un véritable défi devant les réformes profondes envisagées». Si en France, par exemple, l’espace occupé par chaque détenu est de 6 m2 en moyenne, au Maroc, la superficie totale dédiée à l’hébergement des prisonniers est de 81.170,67 m2 pour 53.643 pensionnaires, soit une moyenne de 1,51 m2 par détenu, et elle est inférieure à 1 m2 dans neuf établissements pénitentiaires, selon la comparaison faite par M. Medah. «Les prisons marocaines renferment actuellement environ 60.000 détenus pour une capacité d’accueil de moins de 40.000 personnes», a déploré M. Youssef Madad, secrétaire général adjoint de l’OMP qui a précisé que dans le cas du pénitencier d’Inzegane, l’espace moyen réservé à chaque détenu est de 0,5 m2.
Le constat fait, reste comment remédier à une telle situation? Là aussi, les avis plaident pour l’adoption des mesures alternatives à la privation de liberté comme la liberté conditionnelle, une mesure qui n’a profité à aucun détenu en 2001 selon le rapport annuel de l’OMP, ou les travaux d’intérêt général.
Autre mesure « urgente » proposée par un membre de l’OMP: une grâce au bénéfice d’une « grande partie » de la population carcérale tels les mineurs, les personnes malades, âgées ou condamnées pour une peine de courte période et celles placées sous le régime de la détention provisoire. Et comme l’a proclamé un ancien président du tribunal de la jeunesse de Genève intervenant au débat : la prison étant la « meilleure école du crime » surtout pour les jeunes, il importe vraiment de l’éviter chaque fois que c’est possible.

• Mohamed Touzani (MAP)

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