Société

Tapage meurtrier

Nouredine, Charki et Laouinya sont dans une cellule de la prison de Khouribga. Ils attendent leur jugement. D’abord, ce lieu n’est pas nouveau pour eux. C’est là qu’ils se sont rencontrés la première fois, il y a quelques années, quand ils avaient purgé des peines d’emprisonnement. Seulement cette fois le mobile de leur «séjour» à la prison est différent et ils risquent, par conséquent, une peine plus lourde, pouvant aller jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle : Ils ont tué Anas.
Les habitants du quartier El Qods, à Khouribga n’oubliront jamais ce samedi 10 août 2002, à 23h 35mn, quand Anas, un jeune de vingt-quatre ans, gentil, sympathique, avait demandé secours, la poitrine en sang. «Sauvez-moi, au secours, je vais mourir», criait-il.
Les éléments de la police judiciaire se sont dépêchés sur les lieux et ont effectué les premiers constats d’usage. Quant aux éléments de la protection civile, ils ont évacué Anas vers les urgences de l’hôpital provincial. Anas était dans un état de santé critique qui a nécessité une intervention chirurgicale. Seulement, vers 3h 30mn du dimanche 11 août 2002, il a rendu son dernier soupir. Les enquêteurs se sont mis sur la piste du trio, Nouredine, Charki et Laouinya, mais aucun d’entre eux n’est chez lui. Les recherches reprendront le lendemain.
«Hier, vers 1h, j’ai vu Nouredine rentrer chez quelqu’un au quartier Al Amal…», confie un indicateur au chef de la brigade.
Les éléments de la brigade judiciaire qui sont sur l’affaire ont décidé de ne pas rater l’occasion, ils ont effectué une descente à la maison du quartier Al Amal.
Effectivement, le suspect a été arrêté et conduit au commissariat de police.
«Pourquoi vous l’avez tué ?», lui demande le chef. «Je me suis réveillé, vers 9h du matin de ce samedi 10 août…», commence à déclarer Nouredine. Il a pris son petit-déjeuner avec sa mère. Il est sorti, une demi-heure plus tard, pour fumer une cigarette. Seulement, il a fini par acheter une bouteille de Mahia (eau-de-vie) et commencer à s’enivrer dans un coin du quartier. Lorsqu’il a vidé sa bouteille, il a acheté deux tubes de colle à dissolution. Et il a commencé à l’inhaler.
Il est 22h. Nourdine a décidé d’aller au boulevard de Palestine pour chercher une ou deux bouteilles de Mahia chez un guerrab. A mi-chemin, il a rencontré ses deux amis, Charki et Laouinya, âgés respectivement de 26 et 28 ans. Ils marchaient en titubant, parce que eux, également, buvaient depuis l’après-midi. Ils ont convenu de continuer ensemble la soirée.
Effectivement, ils ont acheté du Mahia. D’un verre à l’autre, ils ont commencé à chanter, à crier, à hurler, à bavarder. Ils sont retournés au quartier Al Qods et ils ont investi un coin près des Kouasse. Ils ont continué à s’enivrer et à chanter. Soudain, ils ont commencé à lancer des mots abjects à haute voix. Les oreilles d’Anas n’ont pas supporté ces mots. Il est sorti de chez lui, et s’est dirigé vers le trio. «Il faut respecter les habitants et ne pas lancer des mots abjects…», leur demande-t-il.
Charki l’a insulté. Hors de lui, Anas lui a asséné un coup de poing. Charki est tombé par terre. Laouiniya est intervenu pour le soutenir. Anas était plus fort qu’eux, il est arrivé à les maltraiter. Ce qui n’a pas plu à Nouredine. Il est resté bouche-bée et ne savait pas comment défendre ses amis. Et enfin, il a brandi son couteau et a asséné deux coups fatals à Anas.

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