ALM : Quels sont les facteurs à l’origine du phénomène de l’absentéisme ?
Tayebi Benguertouh : Les causes de ce fléau diffèrent selon le niveau scolaire de l’élève. Mais, d’une manière générale, on peut dire qu’il y a en premier lieu la situation économique de certains parents contraints de travailler des heures et des heures et n’arrivent plus à suivre le parcours scolaire de leurs enfants. De ce fait, l’enfant s’absente de l’école faute de contrôle parental. Aussi, de nos jours, l’école manque de plus en plus de rigueur en matière de contrôle de l’absentéisme. A cela s’ajoute le problème du manque de communication entre l’école et les parents. En effet, l’école ne contacte la famille de l’élève qu’après une absence de vingt jours. En plus de ces facteurs, il y a le problème de l’affaiblissement de l’attraction de l’école.
Quelle est la solution face à cette situation ?
Il est temps de réhabiliter l’école en tant que milieu de contrôle, d’orientation mais surtout d’espoir. Il faut aussi mettre en place des activités sécurisantes qui peuvent redynamiser la vie scolaire et qui pourraient attirer les élèves. Certes, il y a des choses qui se font au niveau du ministère de l’Education nationale, mais il n’y a pas d’efficacité. Les projets restent en-deçà des attentes. Il est aussi question de combattre l’analphabétisme au sein des familles. Il faut aussi réhabiliter l’autorité, non pas sadique, mais éducative. La tolérance excessive n’est nullement en faveur des élèves. Il faut qu’il y est un contrôle efficace, sinon on continuera de voir beaucoup plus d’enfants aux cybercafés qu’aux écoles.
Quel commentaire faites-vous des mesures prises par le ministère de l’Education nationale pour lutter contre ce fléau?
Certes, il y a des efforts déployés par le ministère, mais il y a aussi des projets qui sont restés noir sur blanc. De par mon expérience dans l’enseignement, je dis que les mesures prises par le ministère restent inefficaces. Par exemple, le programme d’urgence s’est beaucoup axé sur les programmes de construction, la formation, entre autres, mais il ne pense pas directement à l’élève. L’enfant doit être en premier lieu protégé.