Société

Tests d’admission : Un combat de Don Quichotte pour les parents et les enfants

© D.R

En raison de la popularité toujours grandissante des écoles privées d’enseignement primaire, beaucoup de parents se lancent dans des deals impossibles pour préparer leurs enfants à l’examen d’admission si redouté. Croyant davantage aux bienfaits d’un travail constant et bien encadré de l’enfant avant son admission en primaire, certains parents font vivre leurs enfants dans le stress des examens bien avant même leur admission dans l’école. Dans ce sens, l’ensemble des pédagogues ne voient pas la nécessité d’exercer les enfants avant l’examen d’admission. Ce n’est même pas souhaitable, puisque le test d’admission devrait être réussi spontanément par tout enfant ayant les compétences et non les connaissances requises. «L’école où je veux envoyer ma fille de quatre ans en septembre fait passer un test d’admission aux enfants et choisit ceux qui auront les meilleurs résultats. Je ne sais pas quel genre de questions ils posent, mais, je veux préparer ma fille car je veux vraiment qu’elle soit dans ce programme que j’adore, et en plus l’école est près de la maison. Je me donne donc toutes les chances pour que ça marche», souligne Leila, une jeune mère de Casablanca. Et pour arriver à son but, Leila a inscrit sa fille dans une crèche destinée à préparer les enfants aux concours d’accès aux écoles privées les plus huppées, en plus de payer les services d’une enseignante qui vient régulièrement donner des cours à domicile à la petite. Des parents comme elle, il y en a beaucoup. Le concours d’accès à certaines écoles relève donc de la vraie obsession chez certains parents et de facto chez leurs enfants. Pourtant, ces préparations n’ont jamais démontré leur efficacité en matière d’examen d’admission, sauf peut-être dans la facilité d’élocution en français. «Ma fille aînée a eu une évaluation avec un psychiatre avant d’entrer en maternelle. Elle avait 4 ans et 4 mois. Lors des examens d’admission. Elle ne savait ni additionner, ni lire, ni écrire. Ma fille a donc passé 1h30 dans un bureau, seule avec le psychiatre, à passer toutes sortes de tests qu’elle a réussis haut la main. Elle était même amenée à faire des tests de plus de 6 ans. Et elle en voulait encore… Elle a une grande soif d’apprendre. Finalement, à l’age de 4 ans et 4 mois, sur une évaluation sur trois sphères, elle avait le quotient d’un enfant de 5 ans et 6 mois, d’un enfant de 6 ans et 4 mois et le dernier aussi de 6 ans et 4 mois. Donc elle était amplement qualifiée. Elle devait normalement avoir au minimum 5 ans et 2 mois dans les trois sphères d’apprentissage. Mais tout ça pour dire que ça na rien avoir avec une préparation. L’enfant est ou n’est pas admissible», raconte Sophia mère de famille à Casablanca. Ainsi, comprenant généralement des questions en français, les tests d’admission évaluent surtout l’autonomie de l’enfant, sa facilité d’apprendre, sa maturité et son savoir. Quel besoin donc de stresser un enfant non encore scolarisé par des préparations dont l’efficacité est encore à prouver. Autre cas de figure, le changement d’école. Là encore, l’examen d’admission fait surface. Pour garder un certain niveau, les écoles primaires préfèrent faire passer un test d’admission aux élèves qui comptent rejoindre leurs classes. «Ma fille de 8 ans n’aime plus son école. Elle se plaint que ses maîtresses sont très sévères et qu’elle préfère rejoindre l’école de sa cousine. En plus, comme nous avons déménagé, je préfère l’inscrire dans une école à proximité de là où on habite. Le seul problème c’est le niveau de la nouvelle école. Il est trop élevé pour ma fille, mais je vais lui donner des cours supplémentaires pour la mettre au niveau», raconte Abdellatif, père de famille. Là encore, comment préparer une dictée à l’avance? On ne peut pas savoir ce qui sera demandé. Les parents continuent donc à se heurter aux contraintes des tests d’admission devenus un véritable combat de Don Quichotte.


 Pour préparer votre enfant aux tests d’admission

• Le choix de l’école : Qu’il soit au primaire ou en secondaire, votre enfant est le seul habilité à choisir son école. Ce choix doit être discuté ouvertement entre vous. Ainsi, il faut savoir l’orienter en vue d’alimenter en lui une réelle motivation pour l’école retenue.
• La solidarité : La solidarité parentale est forte recommandée en cette situation. Elle contribue à réconforter l’enfant et bâtir son estime de soi. Dans ce sens, il faut rester à son écoute et surtout le laissez s’exprimer sur ses préférences et ses motivations.
• La positive-attitude : Il faut privilégier le positivisme en cette circonstance. Car ceci favorisera amplement la confiance de l’enfant et le pousse vers la réussite et développera son autonomie. Pour garantir ce climat, offrez lui une ambiance calme à domicile, tout en répartissant son temps entre préparation, activités ludiques et repos.
•  La préparation : Familiarisez votre enfant aux différentes formes d’examen. Initiez-le à développer des réflexes précis pour gérer, à savoir ne pas s’attarder sur les questions dont il ignore la réponse.
• La gestion du refus : Si votre enfant n’est pas sélectionné par une école, cela ne justifie pas son échec. Il s’agit là tout simplement d’un quota et non pas d’un manque de compétence.

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