Société

Trafic de drogue : Rapt et réclamation de rançon

Ils sont cinq personnes qui se connaissent depuis quelques années à Tétouan. Leur relation n’est pas purement amicale. Sa toile de fond est le trafic du haschisch. Ils sont tous des trafiquants de drogue qui assurent l’approvisionnement surtout de leurs collègues à la ville marocaine spoliée, Sebta. Depuis la mi-octobre, cette bande est contente et heureuse, parce qu’elle vient de réussir à expédier une cargaison de six cents kilos de haschisch sans le moindre problème. Elle devait, sans doute, se préparer à une autre opération. Mais la surprise a étonné, un jour de la dernière semaine d’octobre, quatre d’entre eux. Qu’est-ce qui leur est arrivé ?
Les quatre éléments de la bande se rassemblent pour étaler le problème et arriver à une solution convenable. Mais pourquoi ne veulent-ils pas appeler le cinquième élément ?
«Nous ne pensions jamais que l’un d’entre nous arriverait à nous trahir…Nous avons déjà prêté serment que personne ne porte atteinte à la bande, que si l’un d’entre nous a un problème, nous devons l’aider à le résoudre…Seulement, ce qu’a fait Brahim est contraire à notre accord et nous ne devons pas le laisser courir ainsi…», affirme l’un d’entre eux.
La conversation entre eux a été engagée et a été bouclée par une décision ferme et sans retour. D’abord, qu’a fait Brahim à la bande ?
Il a mis la main sur 800 mille dirhams que la bande n’avait pas encore partagée et il a pris la poudre d’escampette. Pourtant, il savait qu’il n’y a pas de clémence entre les membres du monde de trafic de drogue. Il n’a même pas pris de précaution pour se protéger. Quelques jours plus tard, les éléments de la bande apprennent que Brahim fréquente un café de Tétouan. Ils décident de passer à l’acte.
Samedi 2 novembre. Brahim s’attable seul au café et fume une cigarette. Il semble qu’il pense à quitter le Nord du Maroc et ne plus y remettre les pieds. Mais c’est trop tard. Une voiture immatriculée à Sebta vient de se garer près du café. Quatre jeunes hommes en descendent. Ils entrent lentement au café, se dirigent vers la table à laquelle Brahim est assis. Bouleversé, ce dernier tente de se lever. Un membre de la bande lui ordonne de s’asseoir. «Ne crée pas d’autres problèmes, tu nous dis calmement où tu as mis l’argent ?», lui demande l’un d’eux. Il ne veut pas leur répondre et tente de se lever une fois encore. Le quatuor se lève, le saisit et le tire dehors. Il tente de résister. Mais en vain. Ni le propriétaire du café ni les garçons ni les clients n’ont pu intervenir. Ils sont restés passifs. Ils le conduisent vers la voiture. Ils y montent pour prendre le chemin de Martil. Aussitôt, le propriétaire du café alerte la police qui s’est dépêchée sur le lieu pour effectuer le premier constat d’usage et recueillir des témoignages. Les ravisseurs s’arrêtent à Martil, téléphonent à la famille de Brahim. «Il est avec nous et nous avons récupéré notre argent…Mais, en plus, nous demandons une rançon de 100 mille dirhams, sinon nous le tuerons…», menace l’un du quatuor son interlocuteur. Angoissée et perturbée, la famille de Brahim alerte la police judiciaire de Tétouan.
Cette dernière menait déjà ses investigations depuis le jour de l’enlèvement. Elle arrive enfin à tisser un filet autour de la bande, à la mettre, dernièrement, hors d’état de nuire et à la déférer devant la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Tétouan.

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