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Tuberculose : 30.000 cas chaque année

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La maladie affecte les jeunes de 15 à 45 ans avec comme facteurs de risque les conditions d’habitat, la pauvreté et la malnutrition

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70% des malades vivent dans les quartiers marginaux des grandes villes, 86% des cas ont été enregistrés dans six régions, totalisant une moyenne de 78% de la population du Royaume.

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La tuberculose fait encore des ravages. En effet, la maladie est détectée chaque année auprès de 30.000 personnes, y compris les nouveaux cas et les cas de rechute. Ce chiffre vient d’être dévoilé par le ministère de la santé à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose. L’événement cette année a été marqué par l’organisation d’une rencontre nationale pour l’élaboration du plan d’action multisectoriel pour l’élimination de cette maladie à l’horizon 2030. Il faut dire que le taux avoisine les 87 cas pour 100.000 habitants.

La tuberculose pulmonaire représente la moitié de ce chiffre. Selon le ministre de la santé, Anass Doukkali, la maladie affecte les jeunes de 15 à 45 ans alors que les principales causes de la propagation de cette maladie sont d’ordre socio-économique, notamment les conditions d’habitat, la pauvreté et la malnutrition. Ainsi, la même source fait savoir que 70% des malades vivent dans les quartiers marginaux des grandes villes, notant que les dernières statistiques montrent que 86% des cas ont été enregistrés dans six régions, totalisant une moyenne de 78% de la population du Royaume, à savoir Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Fès-Meknès, Marrakech-Safi et Souss-Massa.

Face à ces statistiques inquiétantes, les responsables affirment que des efforts supplémentaires, notamment sur le plan financier, ont été consentis. «Le ministère s’attelle à assurer un soutien financier annuel qui a plus que doublé, passant de 30 MDH en 2012 à 76 MDH en 2018, en plus d’un soutien financier important des conseils des régions et des communes, ainsi qu’un soutien continu du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, estimé à 32 MDH entre 2017 et 2021», apprend-on auprès de la tutelle. Et de poursuivre : «Le ministère considère la tuberculose comme une priorité stratégique, mobilisant des ressources humaines et matérielles afin de la combattre, la diagnostiquer et la traiter dans le cadre du programme national de lutte contre la tuberculose et ce, à titre gratuit, faisant observer que la prise en charge d’un seul patient coûte de 520 à 1.330 DH, alors que pour un patient atteint de la tuberculose pharmacorésistante, le coût varie de 13.500 à 60.000 DH, sans compter les salaires et les budgets d’infrastructure et d’équipement».

Concrètement, le ministère annonce la mise en place d’un réseau intégré de 26 centres spécialisés dans le diagnostic et le traitement de la tuberculose et des maladies respiratoires, outre les établissements de santé et les cliniques privées dans certains quartiers. Ainsi, des ressources importantes ont été affectées au cours des quatre dernières années pour doter ces centres de méthodes de détection et de diagnostic modernes. A noter enfin que le programme national de lutte contre la tuberculose consistait à veiller à l’élaboration du Plan stratégique national pour la période 2018-2021, qui vise à réduire de 40% le nombre de décès liés à la tuberculose d’ici 2021.

Programme national

Le programme national de lutte contre la tuberculose vise en particulier à porter le nombre annuel de cas dépistés à 36.300, à atteindre un taux de réussite du traitement d’au moins 90% d’ici 2021, à augmenter le taux de détection de la tuberculose pharmacorésistante à 75% et à atteindre un taux de réussite du traitement d’au moins 80% d’ici 2021.

Le directeur de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la santé a indiqué, dans une déclaration à la presse, qu’un cadre multisectoriel pour l’élimination de la tuberculose sera élaboré d’ici 2030, selon une approche globale, prenant également en considération le volet des droits de l’Homme, afin d’éliminer les facteurs de risque et les facteurs socio-économiques considérés comme un déterminant clé de la propagation de la tuberculose au Maroc et dans le monde.

Cette réunion, organisée lundi dernier par le ministère de tutelle, visait à créer un cadre unifié pour un plan national opérationnel, doté de mécanismes permettant de suivre ce plan d’action visant à éliminer la tuberculose d’ici 2030.

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Bilan

Le ministre de la santé a indiqué que le Maroc a réalisé des résultats significatifs dans la lutte contre la tuberculose, dans le sixième objectif du millénaire pour le développement, après la régression de la tuberculose entre 1990 et 2015, rappelant que le taux d’incidence estimé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a diminué de 27%, selon les données de l’Organisation et que le taux de mortalité a baissé de 59%.

Ces résultats sont à attribuer à la bonne performance du programme national de lutte contre la tuberculose, reflétée notamment par les indicateurs de prévalence des cas de tuberculose, qui sont passés de 75 à 85%, ce qui a permis plus de diagnostics et de traitements pour les cas de tuberculose existants, le maintien du taux de réussite du traitement à plus de 86% depuis 1995 et la réduction du taux d’abandon de traitement à seulement 7,9%, tandis que le taux de prévalence de la tuberculose pharmacorésistante est resté très faible, avec 1% de résistance initiale et 11% de résistance secondaire.

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