Société

Tunisie : Le ministre de l’Intérieur refuse de légaliser cinq partis, dont trois partis religieux

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Le ministère tunisien de l’Intérieur a annoncé, samedi, avoir refusé de légaliser cinq formations politiques, dont trois partis religieux. Dans un communiqué, le ministère a indiqué en revanche avoir donné son feu vert à trois nouveaux partis, portant à 34 le nombre des groupes politiques légaux en Tunisie, dont 26 partis ont obtenu l’autorisation depuis la chute et la fuite en Arabie Saoudite du président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier. Le Hizb At-Tahrir, le parti As-Salam (de la Paix) et le Parti sunnite tunisien ainsi que le Parti libre, populaire et démocratique et le Parti démocratique libéral tunisien ont essuyé un refus pour avoir contrevenu aux dispositions de la loi sur les partis de 1988, selon le communiqué. Le Hizb At-Tahrir (Parti de la libération), le parti As-Salam et le Parti sunnite sont des groupes religieux alors que la loi sur les partis interdit les formations politiques fondées sur des considérations religieuses, ethniques, régionales ou de sexe, a indiqué à l’AFP un responsable du ministère de l’Intérieur. Le Hizb At-Tahrir, qui avait demandé sa légalisation lundi, veut instaurer en Tunisie un régime basé sur la charia par les moyens politiques mais, s’il le faut, par «la rébellion ou la désobéissance civile», avait déclaré, jeudi, son porte-parole, Ridha Belhaj. Ce parti est la branche tunisienne d’une nébuleuse du même nom fondée en 1953 au Moyen-Orient par une tendance extrémiste au sein de la mouvance des Frères musulmans égyptiens et interdite dans les pays arabes. Les deux autres formations n’ont pas été légalisées car elles n’ont pas rempli, dans leurs demandes, certains critères prévus par la loi sur les partis, a ajouté le responsable de l’Intérieur qui a requis l’anonymat. Il s’agit des premiers partis à se voir refuser l’autorisation dans la Tunisie post-Ben Ali, marquée par une profusion de formations politiques, en majorité de création récente, dans la perspective de l’élection le 24 juillet d’une Assemblée nationale constituante. Un autre groupe islamiste tunisien, Ennahda, a été légalisé le 1er mars, 30 ans après sa fondation en 1981 par Rached Ghannouchi avec des intellectuels inspirés par les Frères musulmans égyptiens. Depuis la chute de Ben Ali, «plus de 70 nouveaux partis ont déposé des demandes de légalisation» et «à ce jour 26 d’entre eux ont obtenu une réponse favorable», a indiqué le responsable de l’Intérieur qui a requis l’anonymat. Selon la presse locale, d’autres groupes sont en gestation, dont au moins un parti conduit par l’ancien ministre des Affaires étrangères, Kamel Morjane, un ex-responsable du parti de Ben Ali, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Mercredi, un tribunal de Tunis a dissous le RCD à la demande des nouvelles autorités qui, peu à peu, démontent l’ancien système qui a mis la Tunisie en coupe réglée 23 ans durant.

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