Des centaines de Tunisiens ont effectué, mardi 17 août, un sit-in devant la délégation de Ben Guerdane, à une trentaine de kilomètres de la frontière libyenne, pour protester contre la fermeture du seul point de passage entre les deux pays, a-t-on appris de source syndicale. «Environ cinq cents habitants ont participé à un sit-in ce matin à 9h00 locales (10h00 GMT), protestant contre la fermeture du passage de Ras Jdir et du manque de ressources», a précisé à l’AFP Houcine Betaieb, représentant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Durant trois heures, avant d’être dispersés par la police, les manifestants ont réclamé l’ouverture de ce passage, la libération de personnes interpellées et la création d’emplois pour les chômeurs, a-t-il ajouté. Des affrontements violents avec les forces de l’ordre, faisant des blessés et des dégâts matériels, se poursuivent depuis plus d’une semaine dans cette région, a indiqué M. Betaieb, précisant que plusieurs personnes ont été interpellées. La principale cause de ces troubles a été la fermeture du point de passage frontalier entre la Tunisie et la Libye aux habitants de Ben Guerdane voulant importer des produits de Libye, selon M. Betaieb. La fermeture de ce passage frontalier a été imposée par les autorités libyennes, selon la même source. Elle a provoqué la colère des habitants déjà mécontents d’une taxe de 150 dinars (80 euros) instaurée il y a quelques mois par la Libye pour le passage de chaque voiture. Des manifestants ont brûlé lundi soir un mini-bus des forces de l’ordre, a-t-il affirmé. La raison de la fermeture n’a pas été précisée et aucun commentaire n’a été fait par les autorités tunisiennes. La majorité des habitants de Ben Guerdane, une ville connue par son important marché de produits importés de Libye, tire leur ressource du commerce avec le pays voisin. Les Tunisiens sont généralement exemptés du visa d’entrée en Libye, ce pays accordant des avantages aux hommes d’affaires tunisiens.