Un parti d’opposition tunisien a appelé, vendredi, à la mise en place d’un «observatoire national» pour contrer la normalisation des liens avec Israël en exhortant l’Autorité palestinienne à «cesser le processus de négociations» avec l’Etat hébreu. L’Union Démocratique unioniste (UDU, neuf sièges) a lancé cet appel au jour de la commémoration de l’attaque israélienne contre le QG de l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP) à Hammam-Chott, à 25 km au sud de Tunis. Soixante-huit personnes avaient été tuées et une centaine d’autres blessées début octobre 1985 lors d’un raid de l’aviation israélienne sur cette banlieue où étaient également installés les bureaux de Yasser Arafat qui a vécu 12 années en exil en Tunisie avant de s’installer à Gaza en 1994. L’UDU, une formation légale d’obédience nationaliste arabe, a décidé de faire du 1er octobre une journée de lutte contre la normalisation avec Israël et édité un fascicule recensant les entorses au boycottage de l’Etat hébreu. Dans une déclaration publiée vendredi, ce parti a aussi conseillé à l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas de «renoncer au processus de négociations stériles pour emprunter la voie de la résistance, seul moyen de garantir la création d’un Etat palestinien», selon lui. La commémoration du 1er octobre a donné lieu à une cérémonie durant laquelle des responsables gouvernementaux tunisiens et «l’ambassadeur de Palestine» se sont recueillis au cimetière où sont inhumés les victimes du raid israélien. La Tunisie n’entretient pas de liens formels avec Israël depuis 2000. Le gouvernement appuie sans réserve le processus de paix et encourage les échanges culturels et religieux recevant chaque année des milliers de juifs d’Israël et du monde entier pour le pèlerinage de la Ghriba sur l’île de Djerba, la synagogue la plus ancienne d’Afrique.