Le département américain de la justice a annoncé vendredi l’inclusion de 13 nouveaux pays à la liste de ceux dont les ressortissants seront désormais interrogés par les services de l’immigration (INS) aux Etats-Unis. Il s’agit de l’Afghanistan, de l’Algérie, du Bahrein, de la Corée du nord, des Emirats Arabes Unis, de l’Erythrée, du Liban, du Maroc, d’Oman, de Qatar, de la Somalie, de la Tunisie et du Yemen. Ces nouvelles exigences concernent les visiteurs de sexe masculin, âgés de 16 ans ou plus, arrivés aux Etats-Unis avant le 30 septembre et envisageant d’y rester au moins jusqu’au 10 janvier prochain.
Dans le cadre des nouvelles mesures qui doivent prendre effet le 2 décembre prochain, les ressortissants devront se présenter dans les bureaux de l’INS pour y être interrogés sous serment par des responsables qui prendront leurs empreintes digitales ainsi que leurs photographies. Le département de la justice a fait savoir que les nouvelles mesures ont été prises « à la lumière des évènements récents et sur la base des renseignements » à sa disposition. Une mesure similaire prise le 4 novembre concernait jusqu’à présent les ressortissants de cinq pays: l’Iran, l’Irak, la Libye, le Soudan et la Syrie. Cette loi inclut les étudiants, les personnes résidant aux Etats-Unis avec des visas touristes longue durée et leurs familles, sans compter d’autres cas particuliers. Cette mesure ne s’applique pas aux résidents permanents qui possèdent la carte verte (« green card ») ou à ceux qui sont citoyens américains. Les diplomates et les demandeurs d’asile politique ne seront pas concernés. Rappelons que ces mesures entrent dans le cadre des nouvelles réformes des procédures administratives d’immigration que l’administration américaine ne cesse d’introduire sur l’ancien système d’immigration, de visas et d’asile aux Etats-Unis.
L’ensemble de ces réformes a été décidé suite aux événements tragiques du 11 septembre et l’aggravation de la menace terroriste contre les intérêts américains.
L’inclusion du Maroc dans cette liste semble être une réaction au démantèlement, il y a six mois, d’une cellule de l’organisation terroriste Al Qaïda qui s’apprêtait à mener des actions terroristes contre les navires de guerre de l’OTAN dans le détroit de Gibraltar, ainsi que contre des lieux de fréquentation de touristes au Maroc comme la place Jamaâ El Fna à Marrakech. Les membres de cette cellule furent tous arrêtés et présentés et à la justice. Outre cette affaire, l’implication présumée de deux Marocains dans les attentats du 11 septembre, à savoir Zakaria Moussaoui arrêté aux USA et Mounir Moutassadik incarcéré en Allemagne, est l’une des raisons qui seraient derrière la décision américaine.
Enfin, il est à noter que la décision américaine d’inclure le Maroc dans cette liste est, bien que compréhensible, non-conforme à l’image réelle de notre pays. Les Etats-Unis ont, par cette attitude, donné une fausse image du Maroc qui ne peut que se répercuter sur l’image de nos ressortissants partout dans le monde.
Rappelons qu’en Italie, par exemple, et pour une simple question d’aspect physique, le tennisman marocain, Mehdi Tahiri, avait été appréhendé par la police italienne qui l’a suspecté d’appartenir à Al Qaïda.