Société

Un bébé victime d’une horreur médicale

© D.R

Jamila Ghazal n’a plus d’orteils à son pied gauche. Un pied sain avant l’opération qu’elle a subie et qui a été brûlé, à cause de l’inadvertance du staff chirurgical. «On ne peut pas parler d’erreur médicale. C’est l’expertise qui déterminera les responsabilités», fait remarquer Dr. Abdelhakim Lakhdar, le neurochirurgien qui a effectué l’opération à la petite fille.
Depuis peu, cette affaire commence à prendre de l’ampleur. La petite fille a été opérée le 28 décembre 2004. Voilà donc bientôt près trois mois que l’erreur médicale s’est produite. L’affaire est bloquée maintenant à cause de l’attestation de responsabilité des chirurgiens que demande les parents de la petite fille.
Pour situer les choses dans leur contexte, rappelons les faits de cette macabre histoire. La petite Jamila Ghazal est née avec une malformation. Congénitale connue sous la dénomination médicale d’«encephalocel». C’est une malformation qui n’a rien de superficiel. Elle touche directement le cerveau et nécessite une opération neurochirurgicale de haute précision. La petite fille a été présentée pour consultation au service neurochirurgical de l’hôpital Ibnou Rochd de Casablanca. L’opération a été programmée pour le 28 décembre 2004 à 13h00 au bloc 6 bis. Cette intervention, menée par le professeur Abdelhakim Lakhdar, a duré pratiquement 4 heures durant lesquelles la petite Jamila Ghazal était sous anesthésie générale. Entre temps, le pied gauche de la petite fille aurait été accolé à l’une des plaques chauffante du bloc opératoire. Ces plaques servent à maintenir une température fixée au sein du bloc. Parmi les 7 personnes constituant le staff chirurgical, aucun ne s’est aperçue des brûlures auxquelles était soumis le pied de la petite Jamila. Ce n’est que vers 17h00 de cette journée du 28 décembre dernier, que les chirurgiens opérants se sont rendus compte de ce qui est advenu du pied de la petite. C’est à ce moment-là qu’ils ont transféré la petite fille en urgence au service des brûlés. La brûlure était grave et nécessitait une intervention rapide. Après quelques jours pendant lesquels la petite fille a eu droits à des soins réguliers, il a été décidé d’amputer les orteils du pied gauche de Jamila Ghazal. Chose décidée, chose faite. Une première enquête menée en interne aurait été effectuée juste après cette erreur médicale. Les résultats de cette enquête n’ont jamais été divulgués. La réaction des parents de la petite fille n’était au début que tristesse, indignation puis scepticisme. Comment cela se pourrait-il ? que vient faire ce problème au niveau du pied dans une opération où il était question d’intervenir au niveau de la tête ?
Depuis cette seconde opération de tentative de réparation des dégâts, la petite fille est restée à ce jour hospitalisée à l’aile 6 à l’hôpital Ibnou Rochd. Ses parents sont décidés à éclaircir cette lugubre histoire qui a emporté les orteils de leur petite fille. Ils ne veulent pas l’emmener chez elle avant d’avoir une attestation délivrée par les chirurgiens opérants où il est mentionné qu’ils endossent leur responsabilité en matière d’erreur médicale. C’est à ce stade qu’est arrêtée cette affaire. D’un côté des chirurgiens qui s’abstiennent de délivrer le moindre document témoignant d’une quelconque responsabilité d’erreur médicale, de l’autre une petite fille d’à peine 5 mois et demi, qui commence sa vie dans la douleur, la souffrance et surtout dans l’injustice.

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