Réalisée par l’Association des bonnes œuvres du cœur, cette structure prodiguera des soins médicaux et chirurgicaux gratuitement aux bébés et enfants issus de familles démunies. «C’est un organisme privé à but non lucratif conçu uniquement pour les nouveau-nés et les enfants atteints d’une malformation cardiaque. Tout enfant, indépendamment des capacités financières de sa famille, aura accès à des soins de grande qualité puisque cette structure répond aux normes internationales. Notre équipe médicale et chirurgicale est constituée de spécialistes très compétents dans cette discipline. Notre objectif principal est de prendre en charge et de sauver le plus grand nombre d’enfants marocains défavorisés. Pour cette frange sociale, les soins sont gratuits. Alors que pour les familles solvables, les soins sont payants. Le bénéfice des opérations pratiquées aux enfants des familles aisées assurera la prise en charge des enfants démunis. Certes, le budget de fonctionnement de l’institut sera assuré en grande partie par des dons nationaux et internationaux», explique Saïd Ejjennan, président et fondateur de l’Association des bonnes œuvres du cœur. Inauguré en novembre 2004 par SM le Roi Mohammed VI, l’ICPC a reçu, il y a à peine un mois, une autorisation d’ouverture livrée par le secrétariat général du gouvernement. Au Maroc, les maladies cardio-vasculaires sont très répandues. La majorité des patients sont pauvres et se trouvent démunis devant le coût onéreux de traitement de ces affections. «Le coût d’une intervention à cœur ouvert varie de 60 000 à 120 000 dirhams. Alors qu’une opération à cœur fermé coûte en moyenne 35 000 dirhams», ajoute S.Ejjennan. A ce jour, quelque 3500 enfants sont toujours en attente d’une opération cardiaque. En outre, sur les 3500 bébés qui naissent chaque année avec une malformation cardiaque, 1000 nécessitent une intervention chirurgicale urgente. Six à huit enfants qui souffrent de malformations cardiaques meurent chaque jour, faute de moyens financiers et structurels. Ainsi, c’est pour répondre à ce besoin croissant et urgent d’opérations de bébés et enfants cardiaques marocains démunis que l’ICPC a vu le jour. Il convient de noter que les interventions chirurgicales débuteront à l’ICPC au cours du mois de septembre. Une première mission médicale italienne sera en octobre prochain à Casablanca pour opérer les enfants marocains malades. «En effet, du 18 au 25 octobre une équipe médicale et chirurgicale de l’Hôpital d’Enfants de Milan opérera des enfants à l’Institut humanitaire cardio-pédiatrique de Casablanca. Elle dispensera également à cette occasion une formation au profit des médecins marocains», affirme Saïd Ejjennan. Outre l’hôpital de Milan, des conventions de partenariats ont été signées en mars dernier entre l’Association des bonnes œuvres du cœur et les représentants de l’hôpital Sainte-Justine de Montréal (le plus important hôpital pédiatrique francophone d’Amérique du Nord et une référence mondiale en matière de détection des malformations et de la chirurgie cardiaque) ainsi que de Mobilisation Enfants du Monde.
Par ailleurs, l’ICPC est édifié sur une superficie de 1650 mètres carrés. La réalisation de ce projet a nécessité un investissement de 35 millions de dirhams. L’ICPC dispose de deux blocs opératoires, d’une unité d’hémodynamique pédiatrique, deux unités de réanimation chirurgicales (une pour enfant et l’autre pour nouveau-né) et d’une unité de réanimation médicale. Il dispose également d’une unité cardiologique fœtale, qui permettra le diagnostic des malformations cardiaques des bébés à partir de 20 semaines de grossesse. Sa capacité litière est de 30 lits. Créée en 1995, l’Association des bonnes oeuvres du cœur s’est assignée comme mission sauver la vie d’enfants marocains démunis malades du coeur. Plus de 1200 patients ont pu être sauvés grâce à l’action de cette association.