Société

Un débat sur l’espace public s’impose

© D.R

La ville d’Agadir a occupé le devant de la scène la semaine dernière. Deux événements se sont produits mettant à mal l’image de la destination. Le premier a été l’arrestation de deux jeunes filles, la vingtaine, à la ville d’Inzegane.

Le motif de l’arrestation retenu par le procureur du Roi a été l’atteinte à la pudeur. L’histoire a commencé quand ces deux jeunes filles sont allées faire leurs achats au souk. Tout se passait normalement jusqu’au moment où l’un des vendeurs a crié au scandale et à l’atteinte aux mœurs. Les choses ont vite dégénéré.

Les filles se sont trouvées encerclées par une foule qui jugeait leurs robes indécentes. L’intervention des policiers sur place a pu les sauver de la meute. Une intervention jugée dans un premier temps comme un acte pour les protéger. Les choses ne se sont pas arrêtées là. Les hommes ont marché, jusqu’au commissariat, pour s’assurer que les deux filles seront retenues. L’ordre du procureur du Roi a été de les garder jusqu’au lendemain. Après passage devant le procureur, la décision a été de les poursuivre en état de liberté. La première audience du procès est programmée pour le 6 juillet.

Deuxième événement, un groupe de jeunes se sont érigés en moralisateurs. Munis d’un drapeau noir où ils ont inscrit en anglais «Respect Ramadan! No Bikinis», ils se sont dirigés vers la plage de leur quartier d’Anza pour ainsi sensibiliser les femmes touristes à s’abstenir de se mettre en maillot de bain, en période de Ramadan. Un site Internet local a immortalisé l’instant en publiant les photos des jeunes avec leur drapeau noir collé en panneau à l’entrée de la plage et saluant au passage l’initiative qui selon le même site a été bien accueillie par les touristes. Le message s’adressait aux femmes touristes et on ne saurait ce qui en est des Marocaines qui veulent nager au cours de ce mois.

Deux événements en une semaine qui ont fait le buzz sur la Toile et qui ont été relayés par les réseaux sociaux et les sites d’information. Un coup dur pour la destination qui tente de se relever de sa crise et de garder l’image d’une ville et région connues par le calme, la beauté, la diversité de leurs ressources naturelles et surtout l’ouverture d’esprit de leurs habitants.
Les répercussions de ces deux événements sur l’image de la destination ne sont pas à prendre à la légère. Ils réduisent à néant les efforts des responsables du Conseil régional du SMD qui ont travaillé sur un programme de sensibilisation des habitants locaux, marchands, chauffeurs de taxi sur la question de l’image de la ville via des émissions radio lancées sur les ondes d’une radio régionale. Sauf que ces deux événements ouvrent également une grande question sur la notion de l’espace public.

Quelle vision ont nos citoyens, aujourd’hui, de cet espace ? Les deux espaces où ces deux faits se sont produits «la plage d’Anza» et «Le souk d’Inzegane» sont des espaces de diversité régis par les lois en vigueur. Ouvrir la voie à ce genre d’actes, même séparés, met aujourd’hui la destination, ses locaux et touristes face à un sentiment d’insécurité.
 

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