Société

Un homme jugé pour le meurtre de sa compagne

Roland Moog, accusé d’avoir tué sa compagne en 1995, alors qu’elle devait se rendre à la clinique pour accoucher de leur enfant, est jugé à partir de ce mardi à Strasbourg par la Cour d’assises du Bas-Rhin. La disparition de Carole Prin est restée, pendant près de trois ans, une énigme pour les enquêteurs. Elle avait également frappé le public du cinéma Star, une salle d’art et d’essai du centre-ville où cette grande femme brune occupait un emploi de caissière. Enceinte à 38 ans de son premier enfant, Carole Prin avait téléphoné à son gynécologue, le 16 mai 1995, pour l’informer de l’apparition des contractions et de son départ pour la clinique Sainte-Anne où elle devait accoucher. Elle s’était ensuite rendue au Star où Roland Moog, son concubin, était projectionniste. Ce dernier, alors âgé de 34 ans, avait signalé sa disparition le lendemain, après s’être rendu à la clinique où Carole Prin ne s’était jamais présentée. Aucun indice ne permettait d’étayer l’hypothèse d’une fugue, d’un enlèvement ou d’un suicide. L’entourage de la jeune femme, dont la voiture n’avait pas bougé, la disait heureuse de cette maternité prochaine pour laquelle elle avait suivi un traitement contre la stérilité. Le mystère était levé en mars 1999, quand un ami de Roland Moog souhaitant se débarrasser d’une cantine métallique cadenassée que celui-ci avait entreposée dans son garage, y découvrait les ossements décomposés de la femme et de son enfant.Effrayé par cette découverte, l’ami, aidé du frère jumeau de Roland Moog, abandonnait d’abord ces restes dans un trou, non loin d’une déchetterie, avant de se résoudre trois jours plus tard à informer le juge d’instruction. Interpellé et mis en examen, Roland Moog a d’abord plaidé l’accident, avant de reconnaître, en septembre 2000, avoir tué sa compagne lors d’une dispute dans le sous-sol du cinéma où Carole Prin serait venue prendre les mesures d’une armoire. Selon ses déclarations, la jeune femme lui avait reproché son indisponibilité, déclarant: « A la limite, j’accoucherai seule ». Cet amateur de tir aurait alors saisi un revolver 357 magnum qu’il cachait là pour lui tirer une balle dans la tête, à bout touchant selon les enquêteurs. Le corps était resté caché pendant deux ans dans le cinéma avant que le meurtrier, apprenant l’imminence d’une perquisition, n’entreprenne de le déménager. Aujourd’hui âgé de 41 ans, Roland Moog est décrit comme un homme intelligent et responsable de ses actes par des experts psychiatres et psychologues qui évoquent toutefois une personnalité de type « anti-social ». L’instruction a mis en évidence le caractère très « cloisonné » de wson existence. Père de deux enfants d’un premier lit, il n’en avait jamais révélé l’existence à ses parents comme il ne leur avait jamais parlé de la maternité future de Carole. Celle-ci semblait par ailleurs ignorer la liaison qu’il continuait à entretenir avec une autre employée du cinéma. Cinquante-sept témoins et dix-neuf experts se succéderont à la barre pour tenter d’apporter des éléments de réponse au cours d’un procès programmé pour le 7 décembre.

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