Au volant de sa voiture personnelle, Mohamed Sajid sillonne ce dimanche 11 janvier les artères de Casablanca. Une tournée de travail réservée aux problèmes de la circulation dont la capitale économique pâtit plus que de raison. Le maire de la plus grande ville du Royaume entame sa mission d’inspection à partir du quartier Californie. La voiture longe la route de Mecca. Première résolution, l’élargissement de cette voie très fréquentée par les automobilistes. Le projet est faisable et rien ne gêne sa mise en oeuvre. Ce n’est pas seulement cette voie qui a besoin d’être agrandie pour une meilleure fluidité du trafic. Le problème se révèle particulièrement critique non loin de là, vers la Colline, le nouveau centre d’affaires de Casablanca où nombre de grandes sociétés ont délocalisé depuis quelques années leur siège social. Les zones de ce quartier, la partie basse non loin de Marjane et la partie haute vers Métro, connaissent de graves problèmes de circulation en raison de la saturation de la circulation dans le rond-point de Sidi Maârouf et la route de Nouasseur. La situation est telle que la valeur de cet ensemble commence à se dégrader. Ici, les embouteillages sont permanents notamment pendant les jours ouvrables à tout moment de la journée. En homme pragmatique, Mohamed Sajid veut créer de nouvelles dessertes de contournement qui débouchent directement sur la Colline. Ce qui permettra de réduire la pression sur cette région. “ Ce sont des petits aménagements qui ne coûtent pas grand chose au budget de la ville. Mais ils sont de nature à améliorer la circulation routière dans le périmètre urbain“, explique de voix fluette le président du conseil de la ville. Sous-entendu : avant de se lancer dans les méga-projets, il est plus logique de commencer par améliorer le fonctionnement des infrastructures existantes. Mohamed Sajid descend de son véhicule et va à la rencontre des agents de la circulation en service sur la route de Nouaceur. Après un serrage des mains très appuyé, le maire discute avec les hommes en uniforme. Ces derniers, contents que le maire du Grand Casablanca les associe directement- une première-aux problèmes de la circulation qu’ils vivent au quotidien, donnent volontiers leur avis sur la question en indiquant les réglages à entreprendre dans tel ou tel endroit pour améliorer le trafic. “ C’est de gens comme vous dont nous avons besoin pour résoudre les maux de Casablanca“, dit un des policiers à l’intention du maire. Celui-ci acquiesce de la tête, la mine un peu gênée. N’ayant pas l’habitude auparavant de ce type de démarche, nombre d’acteurs de la ville sont tout étonnés d’être impliqués dans Mohamed Sajid sur tel ou tel problème les concernant. À commencer par une femme-cadre de la communauté urbaine spécialisée dans l’aménagement de la circulation urbaine. Cette femme brillante dont les responsables qui se sont succédé à la tête de la mairie de Casablanca ne soupçonnaient même pas l’existence accompagnait le maire dans sa tournée d’exploration et émettait des propositions pour remédier à tel ou tel point noir de la circulation.