«Notre parti n’est pas un parti de plus qui vient s’ajouter à la longue liste des partis politiques. Il est le résultat d’une longue lutte contre l’improvisation et l’irresponsabilité. Nous sommes convaincus que pour réussir nous devons faire nôtre la démocratie interne une gestion rationnelle et collective du parti ». Tout est dit, ou presque, dans cette profession de foi tirée de la déclaration finale du congrès constitutif de l’Union démocratique qui a tenu dernièrement ses assises à Bouznika. Le parti est une scission du Mouvement national populaire de Mahjoubi Aherdane et les frondeurs ont adopté toute une démarche explicative érigée en méthode Coué. Comme pour se dédouaner. Les déchirements de la famille MNP ont atteint leur paroxysme, sous les premières chaleurs de l’été dernier. Les accusations et contre -accusations ont été portées sur la place publique. Comme dans les histoires de divorces mouvementés, on en était venu à compter les points et les petites cuillères. L’hémicycle s’était transformé en ring et les serrures du groupe parlementaire MNP avaient été changées. Deux fauteuils ministériels étaient devenus particulièrement inconfortables, ceux de Chbaatou et Moussaoui, qui ne savaient plus sur quel pied, ministériel ou frondeur, danser…Un congrès MNP plus tard, les contestataires principalement menés par Bouaazza Ikken, Mohamed Benzeroual et Ahmed Fadili et organisés d’abord en groupe parlementaire dissident, franchissent le pas. En octobre, ils décrochent l’autorisation du nouveau parti. Moins d’un mois plus tard, ils tenaient congrès en présence d’un peu plus de 3000 participants. Toutes les instances de l’Union démocratique ont été élues pour un mandat de six ans et Bouazza Ikken a été porté, par le bureau politique, à la présidence du parti. Au-delà du respect de la démocratie interne qui ne saurait être un principe fondateur, l’Union démocratique n ‘a toujours pas levé le voile ni sur sa vision de la société ni sur son programme politique.