L’Energie doit, dans le futur Plan, tenir une place importante dans le plan de développement du pays qui comprend à la fois des politiques macro-économiques et des politiques afférentes aux autres secteurs que l’énergie. Des politiques financières, fiscales et sociales équitables rendues nécessaires devront être mises en œuvre pour une bonne architecture de la vision énergétique du Maroc.
En effet, une Inflation réduite, un budget équilibré, une politique de transferts sociaux dans les domaines de la santé, des retraites, de l’enseignement, seront indispensables pour créer un tissu économique et social favorable à la croissance. Le gouvernement s’y emploie actuellement mais devrait cependant accélérer le rythme des reformes.
Si le marché de l’énergie est relativement étriqué, une politique régionale et euro-méditerranéenne devrait prendre le relais pour offrir des perspectives larges et attractives aux investissements directs, nationaux et internationaux.
En règle générale, l’Etat devrait abandonner la gestion directe des marchés de l’énergie et limiter son rôle à édicter ou adapter des réglementations avec des régulateurs impartiaux. Le programme des reformes qui prendrait en compte le lien entre le gaz, les combustibles pétroliers et l’électricité devra être mis en oeuvre dans un délai raisonnable afin de réduire les coûts de transition dus aux incertitudes introduites par les réformes du marché.
Les réformes en faveur du marché joueront un rôle positif en créant un environnement attractif pour l’investissement. Par ailleurs, l’énergie ne devra pas être considérée comme un avantage social, ou un bien public gratuit. Son prix doit refléter tous ses coûts variables, d’entretien, et de développement, c’est-à-dire, les coûts marginaux à long terme telles que la sécurité d’approvisionnement ou la protection de l’environnement.
L’élimination des subventions d’énergie et l’instauration du ciblage dans les politiques de soutien, par exemple dans les secteurs des transports, de l’électricité, devrait être une priorité en même temps que l’instauration d’un système efficace de taxation de l’énergie via la TVA. La diversification de l’énergie, à travers le «bouquet énergie» l’intégration régionale des systèmes énergétiques et un commerce accrû des services énergétiques constituent les stratégiques à envisager.
La recherche & développement qui œuvre pour un bien commun requiert un minimum de financement par l’Etat qui devrait intervenir dans des programmes relatifs à l’énergie en accordant des financements suffisants qui seraient consacrés aux priorités suivantes :
• Développement de toutes les énergies renouvelables.
• Systèmes plus propres d’utilisation des énergies fossiles.
• Efficacité énergétique par incitations fiscales.
En ce qui concerne l’énergie nucléaire, les études devraient être entamées sans tarder pour une utilisation, à l’horizon 2020, d’une centrale avec des dispositifs sûrs relatifs aux stockages, traitement et élimination des déchets.
Enfin l’éducation et l’information du public devraient faire l’objet d’un débat ouvert, transparent, objectif et animé en faisant participer les élus, les experts et les professionnels et ce sous l’égide des autorités gouvernementales.
L’Etat devrait financer dans ce domaine des institutions efficaces au niveau national dont le Centre d’études et de prospectives énergétiques (actuellement en gestation), de la Fédération de l’énergie qui n’a pas cessé depuis sa création en 2001, d’entretenir un débat, sans tabou, en faisant appel, alternativement, à des personnalités marocaines et étrangères pour faire avancer la réflexion sur l’énergie de demain. Tout new deal suppose l’innocence du prononcé de sa foi et l’expression de sa transparence.
Les Anglo-saxons considèrent aujourd’hui que le reporting sur le processus de reforme et la vérification de l’absence de conflit d’intérêt sont des éléments essentiels pour la réussite et l’adhésion à toute réforme.
• Par My Abdallah Alaoui
Président de la Fédération de l’énergie, dans Bulletin d’Information de la Fédération du mois de septembre