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Un rapport réalisé par l’ONDH: NEET, un vrai défi pour le Maroc

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L’Observatoire national du développement humain (ONDH) a réalisé un rapport sur les «NEET au Maroc : analyse qualitative», avec l’appui des Agences des Nations Unies.
Estimée à près de 1,7 millions d’individus en 2019, cette catégorie de la jeunesse marocaine – qui n’est ni dans le marché de travail, ni à l’école, ni en formation- présente un défi majeur à relever par les pouvoirs publics. De ce fait, l’insertion de ces jeunes dans le marché du travail est aujourd’hui une priorité nationale en vue d’initier une dynamique vertueuse de créations d’emplois, allant de pair avec la création de richesse.

Se basant sur les données disponibles, cette analyse a permis de comprendre les causes de leur émergence, d’analyser l’hétérogénéité de leur situation et de formuler des propositions en vue de leur insertion économique et sociale. «Le Maroc souffre d’une faible rétention et de déperdition scolaires. Cette dernière n’est compensée ni par un système d’apprentissage généralisé, ni par un marché de l’emploi dynamique.
Cette situation s’explique par les dysfonctionnements du système éducatif mais aussi par l’étroitesse du marché de l’emploi qui propose très peu d’opportunités aux jeunes.

Par ailleurs, l’offre éducative est principalement tournée vers l’enseignement général, avec peu de stratégies de remédiation en cas de décrochage», lit-on dans le rapport. «La formation professionnelle est concentrée dans les espaces urbains et principalement les chefs-lieux de province, tout comme les dispositifs innovants de prise en charge de la jeunesse.
Les politiques de jeunesse sont peu concertées, laissant de fait de nombreux jeunes de 15 à 24 ans démunis dès lors qu’ils rencontrent des obstacles d’ordre personnel, familial ou scolaire. La mobilisation des différents acteurs (ministères, agences, fondations, organisations non gouvernementales, organisations internationales et services de coopération bilatérale) se traduit le plus souvent par des dispositifs éclatés et sous-dimensionnés au regard des besoins réels des jeunes concernés», ajoute la même source.

Le rapport explique que les dispositifs en question, lorsqu’ils sont performants, ont finalement des impacts très concentrés géographiquement, ou très segmentés car orientés vers des publics spécifiques. Lesdits dispositifs, faute d’intégration verticale/horizontale, n’ont guère permis de créer un effet écosystémique pérenne en mesure de jouer un effet de levier. De plus, les opérations de suivi et d’évaluation sont limitées, ce qui empêche l’émergence de bonnes pratiques pour la consolidation de ces dispositifs. Dans ces conditions, l’ODD 8.2 qui consiste à réduire considérablement, d’ici à 2030 la proportion de NEET paraît difficilement atteignable. La question de la relation à la famille apparaît elle aussi comme déterminante. Elle est en mesure d’influencer la probabilité d’être NEET à travers plusieurs canaux. Le premier passe par le niveau d’éducation parentale. Le deuxième canal tient à la structure de la cellule familiale. Le troisième, quant à lui, tient au niveau de vie du ménage dans lequel le jeune a grandi.

Les données longitudinales de l’enquête panel des ménages de l’ONDH permettent de constater que les femmes sont, toutes choses égales par ailleurs, plus susceptibles d’être NEET. Le risque d’être NEET est ainsi 3 fois plus élevé pour les femmes que pour les hommes. Le milieu, l’état matrimonial et le genre semblent être en interaction. Les hommes ruraux ont une chance de 4,5 de fois d’être «non NEET» par rapport aux femmes rurales et les femmes urbaines ont une chance de 1,2 de fois d’être «non NEET» par rapport aux femmes rurales.
Les femmes mariées ont une probabilité de 11 fois plus de tomber dans la situation «NEET» par rapport aux célibataires. Tandis que les hommes mariés ont une chance de 7 fois plus d’être «non NEET» par rapport aux célibataires.

Lorsqu’ils avancent dans l’âge d’une année, les jeunes ont 1,3 fois de possibilité de tomber dans la situation «NEET». Ensuite, il semble déterminant de réfléchir à la santé psychique des NEET. En effet, derrière le découragement et les comportements non désirés, se cache souvent une très grande détresse psychologique liée à un sentiment d’inutilité. Cette détresse se traduit par des comportements nocifs affectant aussi bien le jeune avec son entourage que la société.

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