Société

Un secteur en crise

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Depuis plus de quatre ans, le secteur de la formation professionnelle privée, qui joue un grand rôle dans le développement socioéconomique du pays, est en décadence continue. Il est confronté à des contraintes qui ont aggravé la situation du domaine. L’Association marocaine des établissements d’enseignement professionnel privé (AMEP) vient de faire le diagnostic du secteur. Le président de l’AMEP, Kamil El Kholti souligne que la situation du secteur est catastrophique. «L’arrêt de mort du secteur semble programmé », déplore-t-il. En effet, plusieurs facteurs s’alignent derrière cette crise qui suscite la colère des professionnels qui ont beaucoup investi dans le domaine. Il s’agit notamment de la non-solvabilité de la demande des familles due essentiellement à la faiblesse de leur pouvoir d’achat. L’absence de mesures et de formules de financement de la formation professionnelle privée et d’initiatives d’encouragement de la demande des familles. La croissance exponentielle du nombre des écoles, le taux d’augmentation est de plus de 20 %. La faiblesse des débouchés au niveau de la création d’emploi et le nombre extrêmement faible de stagiaires qui se situe aux alentours de 55.000 stagiaires pour 1700 établissements autorisés à dispenser des formations dans le domaine. Cet état de choses a eu une influence directe sur la moyenne du nombre des étudiants par école. En moins de dix ans, ce taux a basculé de 80 à moins de 32 étudiants par école. La question de l’absence de régulation du marché est également soulevée par les professionnels du secteur, en plus du manque de concertation avec l’Office de la formation et de la promotion du travail (OFPPT), notamment au niveau du secteur tertiaire, formation initiale et continue. Alors que la sectorisation des domaines de la formation aurait protégé les intérêts et des familles et de toutes les parties concernées. Le secteur souffre de mille maux, outre la prolifération des opérateurs informels, qui se livrent à une concurrence déloyale et ternissent l’image du secteur. Les professionnels du domaine soulèvent également la question de la réforme du système de l’enseignement supérieur, qui interdit désormais à un grand nombre d’étudiants de suivre un cursus de formation professionnelle qui pourrait améliorer son niveau d’employabilité. Et la décision du ministère de l’Education nationale relative à la réintégration des exclus du système scolaire public. Et enfin, l’augmentation considérable des capacités d’accueil de l’Office de la formation et de la promotion du travail (OFPPT). La conjugaison de ces facteurs conduit directement le secteur à la faillite. La rentrée 2003-2004 s’annonce plus catastrophique. L’AMEP indique dans un communiqué que cette rentrée ne représente que 25% des effectifs de l’année dernière. Les professionnels de l’AMEP soulignent que depuis 1995, ils ont « préconisé des solutions globales et positives». Mais, déplorent-ils, la charte de l’enseignement et la loi 13-00 n’ont pas apporté de réponse positive à leurs propositions, ni de solutions à leurs problèmes, soulignant qu’une volonté politique est de nature à sauver le secteur. Leur appel sera-t-il entendu?

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