«Le secteur de la sécurité privée au Maroc nécessite une organisation et doit être encadré par des professionnels», affirme à ALM Rachid El Mounacifi, président de l’Association professionnelle des agences de sécurité au Maroc (APASM). L’association déplore que les entreprises du secteur n’aient aucune connaissance de la sécurité et leurs employés aucune formation. «Il y a un manque crucial d’écoles de formation professionnelle pour l’activité de sécurité privée. Tant que nous n’aurons pas d’établissements de formation agrées par l’Etat, la qualité des prestations restera médiocre. C’est pourquoi il est urgent de créer en collaboration avec le ministère de l’Education nationale et le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle des écoles et de mettre en place des programmes professionnels», indique M. El Mounacifi. Une rencontre sous le thème «L’impact de la loi
27-06 sur le secteur de la sécurité privée au Maroc» a été organisée le 26 juillet dernier à Marrakech par l’APASM. L’occasion de débattre de la loi 27-06 relative aux activités de gardiennage et de transport de fonds ainsi que des différents problèmes rencontrés par la profession. L’ONG s’est félicitée des efforts entrepris par le ministère de l’Intérieur et des différents intervenants dans l’élaboration de cette loi. Par contre, elle regrette qu’il n’y ait toujours pas de textes d’application de cette loi. Les professionnels du métier souhaitent d’ailleurs une rencontre avec les autorités compétentes pour donner leurs avis. L’APASM conteste également le fait que ladite loi n’ait pas touché tous les points concernant l’organisation du métier. La profession reste confrontée à divers problèmes. Parmi ceux-ci, il y a lieu de relever la durée de travail fixée à raison de 12 heures par jour. «99% des agences de sécurité font travailler leur personnel 12 h par jour alors qu’après 8 heures de travail, l’agent n’est plus en mesure de mener à bien son travail faute de fatigue», relève M. El Mounacifi. C’est pourquoi, l’association revendique une diminution des heures de travail de 12 h à 8 h. Se pose également le problème des salaires des agents de sécurité. Selon le président de l’APASM, certains agents ne touchent que 500 DH/mois. C’est précisément pour cette raison que l’association réclame que le prix de vente des services soit contrôlé pour garantir aux employés un salaire minimum (SMIG). A ceci s’ajoute la difficulté de trouver un personnel qualifié ou formé par des professionnels. Et ce n’est pas tout. Certains agents ne sont pas assurés. «Les compagnies d’assurances refusent d’assurer les agents de sécurité ayant des contrats ANAPEC alors que l’assurance est primordiale surtout en cas d’accident de travail». Un guide de la sécurité privé a été présenté lors de cette rencontre. Ce guide qui constitue le premier en Afrique et qui est paru vendredi dernier explique de manière plus explicite chaque article de la loi 27-06. Plus de 1000 copies seront distribuées aux préfectures de police, aux gendarmeries, aux consulats et différents ministères que compte le Royaume. Un deuxième guide qui a déjà été préparé paraîtra dès le mois de décembre prochain. Si le premier a été dédié aux autorités et aux professionnels du secteur, le second sera consacré aux professionnels et aux employés. Secourisme, gestion des conflits , Self défense… figurent parmi les thèmes abordés. «Ce guide est en quelque sorte une formation pour les personnes intéressées par la sécurité », explique El Mounacifi. L’association a jugé à l’unanimité et vu le vide existant d’interlocuteur du secteur, la création d’une confédération regroupant plusieurs agences de sécurité privé.
L’association en bref
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