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Une centaine de médecins du secteur public ont déposé leur démission : Anas Doukkali dans la tourmente

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Le ras-le bol du corps médical du secteur public s’envenime de plus en plus après que 50 médecins de la région de l’Oriental ont déposé leur démission, mercredi 10 octobre.

Leurs confrères dans les régions de Casablanca, Tétouan, Meknès et Agadir pourraient leur emboîter le pas et parallèlement affermir la semaine de colère qui se tient du 15 au 21 octobre, et un peu plus tard, le mouvement de grève prévu toujours par les médecins du secteur public le 26 octobre.

La décision collective de 50 médecins œuvrant dans la région de l’Oriental de mettre fin à leur carrière dans le secteur public n’est pas fortuite. Elle est due au contexte tendu entre les médecins du secteur public et le ministère de la santé. Ce dernier ne tient toujours pas depuis presque un an et demi ses promesses de régler la situation dégradante du secteur et remédier aux dysfonctionnements dont il pâtit, selon les médecins insurgés. En effet, depuis 2017, la tension s’accentue entre la tutelle et les médecins qui réclament l’application de l’accord du 21 décembre 2015 instituant l’augmentation des salaires et des indemnités ainsi que l’équivalence du doctorat en médecine avec le doctorat d’Etat des autres filières. Pour inciter le ministère de la santé à répondre aux revendications de ses médecins, et partant, aux aspirations des citoyens, une vague de démissions nationale des médecins du public est à l’ordre du jour lors de cette semaine. Les démissions proviendront de plusieurs villes phares du Royaume, notamment Tétouan, Meknès, Agadir ou encore Casablanca où 90 médecins du secteur public s’apprêtent déjà à adopter la démarche de leurs confrères de l’Oriental.  Ce qui accentuera la pénurie de personnel de la santé, soit 11.848 professionnels seulement, dont 3.818 médecins généralistes, 456 dentistes et 160 pharmaciens dans le secteur public. «Le problème des ressources humaines existe depuis 2008 parce qu’en cette année, il y a eu beaucoup de démissions et de départs à la retraite. Aussi, il n’y avait pas une compensation digne et suffisante pour tous. C’est dans ce sens que l’idée de diminuer la masse salariale est survenue en guise de solution ; or la masse salariale est un faux problème», nous explique Sanaa Smaal, médecin généraliste démissionnaire dans la région de l’Oriental. Par ailleurs,  le ministère de la santé a très vite réagi aux 50 démissions provenant de l’Oriental en provoquant une réunion avec le bureau national du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) afin de converser de cette décision à grand risque pour le secteur de la santé, au cas où d’autres démissions dépassent la coupole du ministère de la Santé. «Il y a une promesse de discussion cette semaine pour avoir une proposition sérieuse du ministère de la santé», nous confie Sanaa Smaal. Et d’ajouter : «D’autres démissions vont parvenir aux bureaux de toutes les directions régionales du Maroc».

Il est à rappeler que le SIMSP avait fait savoir dans un communiqué que lors de la semaine de colère prévue du 15 au 21 octobre, «aucun examen médical n’aura lieu dans les centres de diagnostic et aucun document médical payant ne sera délivré, notamment les certificats pour les conducteurs». 

C’était l’occasion pour le syndicat de dénoncer une fois de plus les conditions de travail catastrophiques dans le secteur et le mutisme de la tutelle «Malgré nos multiples manifestations et appels à la grève, notre dossier revendicatif n’a  pas bougé d’un pouce. Le gouvernement doit réagir au plus vite. Nous voulons  des actions concrètes de sa part», avait tout récemment martelé Dr El Mountadar Alaoui, secrétaire général du SIMSP.

Par : Ahmed Mesk

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