Les dirigeants de la Compagnie chérifienne de textile (CCT) s’apprêtent à annoncer un dépôt de bilan de leur entreprise et à procéder à la fermeture de cette dernière, en raison, disent-ils, selon des sources syndicales, de la crise financière et de la dure concurrence dont ils font l’objet, notamment de la part de certains pays comme la Turquie, de ressortissants chinois et d’hommes d’affaires marocains. Ces derniers, ajoute-t-on, doivent contourner le paiement de la TVA et le respect du SMIG. Dans un communiqué de la Fédération démocratique du travail ( FDT), l’on fait état, à cet effet, d’une lettre adressée, le 25 décembre 2003, à ce sujet au ministre de l’Emploi et à d’autres responsables, dont le wali de la région Abda-Doukkala, le P-DG de l’entreprise en question et le délégué du ministère à Safi. Dans le même ordre, s’est tenue, le 27 du même mois, une rencontre entre des représentants de la centrale précitée et la direction de la société, au cours de laquelle les syndicalistes ont été au fait de la crise dans laquelle se débat la CCT et des raisons qui incitent ses dirigeants à procéder à la douloureuse proposition de révocation de quelque 260 cadres et ouvriers, en plus de 100 travailleurs occasionnels et à la fermeture des secteurs désespérés qui n’ont plus d’avenir, c’est-à-dire ceux qui ne disposent d’aucune chance pour tenir tête à la concurrence nationale et étrangère, ou de résister à la perte constante et progressive des marchés. Au cours des discussions, la FDT a suggéré, dans un mémorandum rédigé à cet effet, un traitement de ce dossier sur la base du principe de l’encouragement des départs volontaires. Une opération, dit-elle, susceptible de remédier à la situation de crise qui prévaut au sein de la compagnie et qui pourrait s’avérer plus juste et équitable que les licenciements obligatoires ou sélectifs du personnel. La CCT, rappelle-t-on, constitue l’une des plus anciennes entreprises du textile au Maroc. Sa création remonte à 1943. Elle a acquis une bonne réputation dans la production du textile en fournissant, à titre d’exemple, des sacs à la COSUMAR et en se spécialisant dans la production des tapis de voitures. En dépit de sa restructuration en 1997, elle n’arrive, toujours pas, à sortir du bout du tunnel.