Elle sera axée sur les jeunes et les femmes accompagnées de leurs enfants
Evaluation
Le Fonds des Nations Unies pour la Population au Maroc (UNFPA), en partenariat avec la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), lance une étude approfondie visant à évaluer et recenser les besoins spécifiques de la population carcérale en matière d’information, de services et de soutien.
La population carcérale particulièrement les jeunes et les femmes constitue un groupe particulièrement vulnérable au sein de la société. Ces deux catégories de détenus sont souvent confrontées à de nombreux défis. Tout d’abord, les jeunes détenus représentent une population vulnérable en raison de leur âge et de leur stade de développement. L’incarcération à un jeune âge peut entraîner des répercussions à long terme sur leur vie future.
Ces jeunes ont souvent besoin d’un soutien particulier en matière d’éducation, de développement personnel et de préparation à la réintégration dans la société. Ignorer ces besoins pourrait compromettre leur chance d’inclusion une fois libérés et les exposer à un risque accru de récidive. D’autre part, les femmes détenues font face à des défis spécifiques liés à leur genre. Elles peuvent être confrontées à des problèmes de santé reproductive, de violence de genre, de séparation avec leurs enfants et bien d’autres problèmes.
Dans ce contexte, le Fonds des Nations Unies pour la Population au Maroc (UNFPA), en partenariat avec la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), se penche sur une étude approfondie visant à évaluer les besoins de ces deux catégories en matière d’information et de services. «L’objectif de cette étude est de procéder à une évaluation complète des différents programmes de sensibilisation et de renforcement des capacités mis en place par la DGAPR pour les détenus, qu’ils soient jeunes, hommes ou femmes. En outre, cette étude vise à recenser de manière exhaustive les besoins spécifiques de la population carcérale en termes d’information et de services au sein des établissements pénitentiaires», explique UNFPA.
A cet effet, l’étude mettra l’accent sur les jeunes incarcérés et les femmes détenues, notamment les femmes accompagnées de leurs enfants. Elle mettra en évidence les différences entre les différentes catégories (jeunes mineurs, migrants, personnes en situation de handicap et femmes…). Elle présentera de même des recommandations pour améliorer les programmes existants et développer de nouvelles initiatives.
97.204 détenus à fin 2022
Selon le dernier rapport publié par la DGAPR, au titre de l’année 2022, le nombre de détenus dans les prisons marocaines s’est établi à 97.204 à fin 2022. 41% de la population carcérale est en détention provisoire à fin 2022. Selon la même source, 4,64% des détenus sont au chômage, 11,26% sont analphabètes, 60% des prisonniers sont célibataires, 1,37% sont des étrangers, 0,34% des détenus sont en situation de handicap. Près de la moitié des prisonniers (48,18%) sont âgés de moins de 30 ans alors que 2,04% sont des seniors. Les femmes représentent 2,42% de la population carcérale et les mineurs 1,21%.
Le Maroc compte 251 prisonniers pour 100.000 habitants. La DGPAR précise que le nombre de nouveaux prisonniers en 2022 s’est chiffré à 116.922 (96% sont des hommes et 4% des femmes). Il faut aussi signaler que 95% sont des adultes, 3% des mineurs et 2% des seniors. S’agissant de la répartition du nombre des détenus selon le type de crime commis, le rapport précise un total de 41.016 crimes relevant des lois spéciales, 31.920 crimes contre les biens, 12.597 crimes contre des personnes ; 10.897 crimes contre le statut familial et la morale publique, 10.039 crimes contre la sécurité et l’ordre public et 10.456 autres crimes. La durée moyenne de détention est passée de 8,93 mois en 2018 à 9,98 mois en 2022. La DGPAR prévoit une baisse de 0,8% de la population carcérale en 2023 qui devrait s’établir à 96.414. En revanche en 2024, elle augmentera de 2,6% et devrait atteindre 98.963 prisonniers. La hausse se poursuivra en 2025 et 2026 où la population carcérale devrait se chiffrer respectivement à 101.512 puis 104.061.
Le nombre des détenus par région
La répartition du nombre de détenus suivant les directions régionales montre que deux régions comptent le plus grand nombre de détenus. Ainsi, la région de Rabat-Salé-Kénitra compte 18.996 détenus (19,54%) et la région de Casablanca-Settat (18.784 détenus, soit 19,32%). Viennent ensuite les régions de Fès-Meknès (13.790), la région de Marrakech-Safi (10.484), la région de Béni Mellal-Khénifra (8.993), la région du Souss-Massa (6.736), la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (6.542).