Société

Une mesure de désenclavement pour Jérada

Ce fut un long processus entamé depuis déjà plus de quatre ans et qui vient à terme. De manière anachronique et paradoxale, la province de Jérada, située dans la même ère géographique que des provinces comme Berkane, Taourirt ou Oujda, n’a pas fait partie juridiquement des zones de compétences de l’Agence de promotion et de développement économique et social dans les provinces du nord qui a vu le jour en 1996.
Pourtant, à la fin du siècle dernier la province était en tous points de vue éligible à bénéficier des services de cette agence. En effet, la décision de fermeture des Charbonnages qui était la seule activité économique de la province était déjà prise, mettant à la rue des milliers d’anciens mineurs et leurs familles. Le plan de fermeture adopté dans des conditions hâtives et bâclées comportait un plan dit de reconversion économique qui était un simple catalogue de bonnes intentions sans aucune approche de faisabilité, les populations étaient quasiment livrées à elles mêmes.
Et le plus grave c’est que localement, voire au niveau de la région il n’y avait plus aucun instrument ou structure qui prenne en charge la réflexion, la planification, la coordination ou la mise en oeuvre d’un véritable plan de reconversion économique, comme cela se fait partout dans le monde lorsqu’une région donnée est confrontée à une cessation d’activité aussi importante que celle qu’entraîne la fermeture d’une mine de l’importance de celle de Jérada. En fait, pour justifier les circonstances de l’ «exclusion» de la province qui venait d’ailleurs d’être créée du champ d’action de l’agence, il faut rappeler que Feu S.M. Hassan II, lorsqu’on lui a présenté comme inéluctable la fermeture de la mine, a souhaité un traitement spécial de cette région, proportionnel au niveau de la catastrophe sociale que le regretté Souverain comparaît au séisme d’Agadir et qui nécessitait selon lui un effort spécial de solidarité nationale.
Mais entre la volonté royale et le fonctionnement des procédures administratives, des lenteurs et des aléas sont venus compliquer les choses. D’autant plus que localement le conseil municipal issu en majorité du syndicalisme essoufflé par la fermeture de la mine n’a pas été à la hauteur de la situation et a très mal défendu le dossier auprès du gouvernement, pourtant de la même sensibilité politique que la sienne.
Au niveau national, suite à la visite de S.M. le Roi Mohammed VI dans la province, des signes d’intérêt et de sollicitude sont venus exprimer l’inquiétude envers l’avenir de cette région sinistrée. L’Agence du Nord a été sensibilisée pour prendre en charge un certain nombre d’approches et d’initiatives avant même l’intégration de la province en son sein. Il demeure que le chantier est titanesque et que le retard à combler est énorme.

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