"Nous voudrions exprimer à Monsieur le Président, notre profonde inquiétude pour le sort des victimes oubliées de ce conflit (du Sahara), que sont les centaines de prisonniers d’opinion sahraouis, disparus sur le territoire algérien après avoir été séquestrés par des éléments du polisario, sous la supervision d’officiers de la Sécurité Militaire algérienne", lit-on dans la missive de l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme (ASADEDH), basée en Catalogne.
L’ONG sahraouie exprime dans cette lettre sa profonde préoccupation pour "ce drame humain qui affecte les familles de nos disparus sur le territoire d’un pays membre des Nations Unies, et pour le siège qui frappe la population dans les camps gérés par le polisario sur ledit territoire et où les droits les plus élémentaires d’opinion, de mouvement et d’association sont inexistants".
Au nom des familles des victimes des violations des droits de l’homme "commises par le polisario sur le territoire d’un pays souverain et signataire de la convention de Genève, en l’occurrence l’Algérie", l’ASADEDH félicite le président américain pour son "engagement décisif dans la résolution du conflit du Sahara d’une manière pacifique, en dépit des manoeuvres dissuasives et des obstacles dressés par le polisario et par son protecteur, l’Algérie".
"Dans ce même contexte, nous voudrions faire part au président américain notre gratitude et le féliciter pour le rôle joué dans la libération des derniers prisonniers de guerre marocains qui étaient aux mains du polisario sur le territoire algérien, 14 ans après la signature du cessez-le-feu sous les auspices de l’Onu", ajoute l’ONG, dénonçant "la propagande médiatique" qui accompagne à chaque fois la libération de groupes de détenus marocains.
L’ASADEDH exhorte le président américain à intervenir pour "mettre un terme à l’agonie qu’endure une partie de notre population sur le territoire algérien depuis plus de trois décennies", et pour déterminer les responsabilités sur les graves violations des droits de l’homme dans les camps de Tindouf, "aussi bien parmi la direction du polisario que parmi les officiers militaires algériens".
La lettre de l’ONG attire aussi l’attention du chef de la Maison blanche sur les multiples trafics illicites auxquels s’adonnent les dirigeants des séparatistes et qui vont du trafic d’armes, au détournement des aides internationales destinées aux populations sahraouies dans les camps de Tindouf, en passant le trafic des êtres humains et l’immigration clandestine vers les Iles Canaries.
L’ONG sahraouie explique aussi au président américain que les séparatistes ne représentent qu’une petite minorité et que la majorité de la population sahraouie vit dans les provinces sahariennes du Maroc et est contre toute idée de séparatisme.
Une lettre similaire a été envoyée par l’ASADEDH au secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan.