Le système national de santé se dotera prochainement d’un plan décennal dont l’objectif principal est de consolider les soins de santé et de développer le secteur. Organisé par le ministère de la Santé, un atelier de deux jours, tenu les 20 et 21 avril à Rabat sous le thème "Santé, vision 2015", a réuni tous les intervenants de ce secteur notamment l’Ordre des médecins, des pharmaciens, les partenaires sociaux, les présidents des comités des secteurs sociaux dans les deux Chambres. Objectif : définir une nouvelle stratégie pour le développement du secteur de la santé pour les dix prochaines années. À l’issue de cette rencontre, les participants ont formulé des recommandations concernant les futures actions à mener. Un nombre non négligeable de recommandations ayant trait à la réorganisation du système de santé, au financement, à la formation initiale et continue des ressources humaines, à la politique du prix du médicament et à l’industrie pharmaceutique.
Parmi les recommandations ayant fait l’objet d’un consensus de tous les acteurs du système de santé, figure la réorganisation institutionnelle du système de santé avec définition des rôles et responsabilités. Les participants aux travaux de cet atelier ont insisté sur la mise en place d’un Conseil supérieur de la santé et d’un observatoire de santé pour l’évaluation des performances du système et sa régulation pour plus d’équité et plus de performance. La question du financement des soins de santé, un problème qui se pose avec acuité, a été l’un des points essentiels de discussion. Les intervenants ont appelé à accroître les ressources financières du secteur et de réduire la part des paiements directs des ménages dans le financement. L’amélioration de la gestion du secteur en veillant à l’utilisation la plus efficace et efficiente des ressources mobilisées et la lutte contre les pratiques illégales sont en outre d’autres objectifs tracés dans le rapport final des recommandations.
Par ailleurs, les différents intervenants sont pour la mise en œuvre de nouvelles formes de partenariat entre le secteur public et le secteur privé pour améliorer la qualité des prestations prodiguées aux citoyens. Ils ont appelé à la mise en place d’une nouvelle politique pharmaceutique, une politique du médicament et une stratégie pour les produits de santé en vue d’assurer l’accessibilité des populations aux médicaments de qualité. Côté prix du médicament, ils ont conclu à la nécessité d’alléger la fiscalité de tous les produits de santé.
Par ailleurs, les participants ont souligné la nécessité d’adapter la formation initiale et continue aux besoins du système de santé en tenant compte des évolutions et des défis auxquels fait face le système de santé. Ils ont également recommandé la création de nouvelles filières de formation : épidémiologie, gestion hospitalière, économie de la santé, ingénierie biomédicale, inspection et audit.