Le moussem religieux et culturel de Moulay AbdellahAmghars’ouvre officiellement,comme à l’accoutumée,le premier vendredi de ce mois. De ce fait,et comme par la grâce d’un coup de baguette magique d’un conte de fée,ce petit centre rural se métamorphose pour devenir une imposante ville de tentes de toutes les formes et couleurs,émergeant le long de cette partie de l’océan Atlantique,submergée,généralement en cette période,par les ramasseurs des algues,sur une superficie de 12 kilomètres environ et de près de 5 autres à l’intérieur du centre. Le tout dominé par le seigneurial et séculaire minaret qui ressemble à la Koutoubia de Marrakech. Mais à une différence près!
C’est que cette dernière a bénéficié d’un intérêt particulier pour sa restauration alors que le premier ne cesse de se détériorer au fil des temps et risquerait de subir,à tout moment,de sérieux dégâts devant l’ignorance totale des chargés de la sauvegarde de notre patrimoine et de nos monuments historiques! Autour de « Lamrayssa »,port qu’utilisaient les Phéniciens et d’autres après eux dont les Portugais,en dernier lieu,plus de 14.000 tentes se sont donc dressées comme par enchantement. Ainsi, ce sont près de 140.000 personnes,venant de tout le Royaume et d’outre-mer,qui goûteront,durant une semaine,aux délices et à la saveur des divers spectacles,dont la Fantasia,que leur offrent les animateurs de cette manifestation religieuse. Même les enfants en auront pour leur compte! Par la même occasion,nos MRE auront certainement,comme c’était le cas dans un passé récent,à débattre de leurs préoccupations et de leurs problèmes,comme ils auront à discuter de leur avenir et de leurs différents problèmes,avec M.le gouverneur lors d’une réception qu’on organise à leur honneur. Ce sera aussi une occasion pour le ministère de l’Agriculture,par le biais de ses différentes représentations régionales,de récompenser les meilleurs producteurs,dans différentes cultures et produits,et les meilleurs éleveurs des différentes génisses.
La Fantasia reste cependant l’attraction préférée des visiteurs d’ici et d’ailleurs. Des cavaliers des quatre coins du pays y participent en masse.
Le jour de la clôture du moussem,on récompense les meilleures « Serba »(troupes)et les meilleurs cavaliers de par leurs habillements. Un jury se charge de cette mission. Malheureusement,ce jury, composé uniquement des fonctionnaires du Haras, octroie,paradoxalement,chaque année les prix aux mêmes têtes comme si les autres n’avaient jamais cherché à s’améliorer et les heureux élus de toujours n’ont rien perdu de leur doigté! Même le Réal de Madrid,avec son armada de stars,ne réussirait une telle performance de domination! Il est temps qu’on songe à remédier à cette situation pour faire place également à des connaisseurs en la matière et à de véritables spécialistes. C’est ce que laissent entendre,en tout les cas,les « Allama » des Serba qui se considèrent lésés par cette partialité injuste. Le clientélisme et le favoritisme devraient être,pourtant,bannis dans ce genre de manifestation!Que les pratiques se développent donc pour la préservation d’une tradition et d’un patrimoine qui distinguent les peuples et qui font leur fiérté.
• Azzeddine Hnyen
correspondant régional