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Une stratégie pour mieux lutter contre l’insécurité routière

© D.R

Elle court jusqu’en 2027 avec l’ambition de réduire sensiblement le nombre des accidents

Depuis plusieurs années, le Maroc tente par tous les moyens de lutter contre l’hécatombe des routes. Il faut dire que que les accidents de la circulation causent annuellement, en moyenne, près de 3.500 décès et 12.000 blessés graves, soit une moyenne de 10 tués et 33 blessés graves par jour. Les responsables sont conscients des drames que ces accidents peuvent provoquer pour les familles. Certes, les statistiques permettent d’évaluer le niveau d’insécurité routière au niveau mondial et national, néanmoins, les chiffres, avec toute leur froideur, ne révèlent jamais la douleur des familles, les destins et les vies brisés. En plus d’être à l’origine de drames humains, ces accidents pèsent lourdement sur nos services de santé et sur notre économie. Une première stratégie menée entre 2004-2013 avait permis, selon les responsables, de sauver près de 9.210 vies et d’épargner des milliers de blessés graves.

Toutefois les indicateurs de sécurité routière, notamment le nombre de tués rapporté à la population ou au parc des véhicules, restent insuffisants comparés à ceux des pays développés. C’est pour cette raison que le pays a décidé de mettre en place une stratégie nationale de sécurité routière 2017-2026, pragmatique et ambitieuse pour combattre l’accidentologie routière sous toutes ses formes. «Cette nouvelle stratégie définit une vision plus exigeante et concentrée sur le long terme pour développer «des comportements responsables et des routes plus sûres au Maroc». Elle fixe un objectif ambitieux et chiffrable qui se traduit par la réduction, à l’horizon de 2026, de la mortalité routière de moitié par rapport à son niveau actuel (moins de 1.900 tués sur les routes en 2026), avec un objectif intermédiaire de ne pas dépasser 3.000 tués en 2020», expliquent les responsables.

Ces derniers expliquent que l’approche adoptée pour atteindre cet objectif est basée sur une analyse et un scanning scientifique des statistiques de l’accidentologie qui a permis de dégager des enjeux stratégiques pour lesquels le potentiel de réduction du nombre de victimes ou de la gravité des séquelles d’accidents est plus important, à savoir les piétons (992 décès, 28% de l’ensemble des tués) ; les «2 et 3 roues motorisées» (852 décès, 24% de l’ensemble des tués) ; les accidents impliquant un seul véhicule (545 décès, 16% de l’ensemble des tués) ; les enfants de moins de 14 ans (356 décès, 10% de l’ensemble des tués) ; enfin les transports professionnels (305 décès, 8,7% de l’ensemble des tués).

Les acteurs impliqués dans la lutte font notamment le pari de l’éducation. C’est le cas notamment de Narsa qui fait de l’éducation l’un de ses objectifs stratégiques. Concrètement, il est question de porter les efforts sur trois catégories de population : la population déjà titulaire d’un permis de conduire, la population des «conducteurs en devenir», et la population des usagers vulnérables. S’agissant de la population des «conducteurs en devenir», il s’agit majoritairement de la jeunesse marocaine, et également des adultes qui ne disposent pas encore du permis de conduire. Pour eux, plusieurs leviers doivent être actionnés davantage : l’éducation et la prévention routière en milieu scolaire et parascolaire et l’amélioration du niveau de maîtrise du socle minimum de connaissances théoriques et pratiques à acquérir pour pouvoir obtenir le permis de conduire. La deuxième cible est constituée de la population déjà titulaire du permis de conduire. «Elle a quant à elle pris des habitudes, souvent mauvaises, qu’il est difficile de faire changer simplement et de manière pérenne.

Il s’agit donc principalement d’utiliser tous les leviers communicationnels pour informer et sensibiliser cette population et également de profiter des sessions d’éducation à la sécurité routière (récupération de points) pour rappeler les règles et le cadre à respecter, et créer un «choc salutaire» sur les conséquences de l’incivisme au volant», précisent les responsables. Enfin, la troisième cible regroupe la population des usagers vulnérables. «Elle englobe potentiellement la première population, avec les piétons, les enfants de moins de 14 ans et les utilisateurs de 2 ou 3 roues.

Les leviers communicationnels, l’éducation et la prévention routière en milieu scolaire et parascolaire, ainsi que les actions de proximité réalisées avec les composantes de la société civile et les différents partenaires doivent permettre de toucher cette population», conclut la même source.

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