Il s’agit de définir la priorité des filières de formation et de renforcer la recherche scientifique, d’établir des critères précis pour la création d’établissements privés… C’est tout le système éducatif national qui va être redéfini par ce nouveau cadre réglementaire.
L’enseignement supérieur privé au Maroc connaîtra un grand changement selon un plan mis au point par le gouvernement et qui s’étendra jusqu’en 2035. Face aux défis économiques, sociaux et environnementaux du Royaume, le projet en question vise à structurer, harmoniser et moderniser ce secteur clé. Avec des critères stricts relatifs à la création des établissements, une harmonisation public-privé et des outils numériques innovants, ce nouveau cadre réglementaire vise à améliorer la qualité, l’équité et la pertinence des formations au service du développement national. Il s’agit de définir la priorité des filières de formation et de renforcer la recherche scientifique.
Il est question ainsi d’établir des critères précis pour la création d’établissements privés… C’est tout le système éducatif national qui va être redéfini par ce nouveau cadre réglementaire.
Une réorganisation globale du secteur
L’enseignement supérieur privé représente une part croissante du paysage académique national, d’où l’importance qu’il soit encadré judicieusement. Ainsi, le schéma directeur annoncé par le gouvernement prévoit une réorganisation globale de ce secteur, tout en assurant une meilleure coordination entre les établissements publics et privés. L’objectif n’est pas seulement d’améliorer la qualité de l’enseignement dispensé mais aussi de garantir que les formations proposées soient alignées sur les besoins spécifiques des régions du Maroc. C’est de cette manière que chaque région pourra bénéficier d’un enseignement adapté à ses réalités économiques, sociales et environnementales, favorisant ainsi une intégration plus efficace des diplômés dans le marché du travail local. Côté inclusivité, ce schéma directeur prend bien en compte toutes les composantes du système éducatif.
Les réformes annoncées incluent notamment la validation des cahiers des charges pédagogiques nationaux pour les établissements privés, couvrant tous les cycles d’études, de la licence au doctorat. Ces documents serviront de référence pour garantir des standards de qualité élevés et uniformes à travers le pays. Plus encore, des systèmes pédagogiques novateurs seront introduits, marquant une étape décisive dans la modernisation de l’enseignement supérieur.
Des outils juridiques et technologiques vigoureux
Le gouvernement met en place des outils juridiques et technologiques assez consistants pour accompagner ces changements et pour mieux contrôler le secteur privé. Parmi les mesures phares, figure la transformation de l’Agence nationale d’évaluation et de garantie de la qualité de l’enseignement supérieur (ANEAQ) en une institution dotée de compétences élargies.
Cette agence jouera un rôle central dans l’évaluation rigoureuse et la supervision des établissements privés, contribuant ainsi à instaurer un climat de confiance auprès des étudiants et des familles.
Dans la même lignée, des projets de textes législatifs sont en cours de finalisation pour réviser les procédures de licence, d’accréditation et de reconnaissance des diplômes. Il s’agit de réformes visant à clarifier les règles applicables aux établissements privés tout en imposant des normes strictes concernant les frais d’inscription et les services offerts. Une obligation de contribution financière sera, notamment, instaurée pour soutenir des programmes gratuits destinés aux familles démunies et aux personnes en situation de handicap.
Une plateforme numérique pour traquer les irrégularités
Dans l’objectif d’optimiser la gestion administrative et renforcer la transparence, la tutelle a développé une plateforme numérique dédiée au traitement et à l’évaluation des demandes d’autorisation des établissements privés. La première phase de ce projet devrait être opérationnelle dès cette année, permettant une gestion plus fluide et transparente des autorisations. Et pour faciliter la reconnaissance des diplômes et le suivi des parcours étudiants, d’autres outils numériques seront mis en place, à moyen terme.
Quant aux irrégularités constatées dans certains établissements privés, la tutelle compte adopter une approche ferme pour les contrer. Les licences des institutions fermées ou inactives depuis deux ans ont déjà été retirées, envoyant un signal clair quant à la tolérance zéro face aux pratiques non conformes.
Dans la même lignée, la surveillance des examens dans le secteur privé, souvent entravée par un manque de ressources humaines et d’infrastructures régionales, fera l’objet d’une attention particulière. L’Agence nationale sera renforcée pour jouer pleinement son rôle de garant de la qualité et de l’intégrité académique.
Une complémentarité entre public et privé
L’un des objectifs majeurs de ce nouveau cadre réglementaire est de promouvoir une complémentarité accrue entre les secteurs public et privé. En créant une sorte d’harmonie entre leurs missions respectives, le ministère espère créer un système éducatif cohérent où chaque acteur apporte sa pierre à l’édifice.
Cette vision inclusive prend en considération les intérêts régionaux et nationaux, tout en plaçant l’intérêt général au cœur des décisions stratégiques. Dans le même ordre d’idées, le ministre de l’enseignement supérieur, Azzedine El Midaoui, avait souligné que cette réforme s’inscrit dans une réflexion globale sur les réalisations accomplies depuis l’adoption de la loi 01.00 relative à l’organisation de l’enseignement supérieur. Il s’agit donc d’une démarche proactive qui ne se contente pas de corriger les dysfonctionnements actuels mais qui anticipe également les défis futurs.