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Variole du singe : Le détail du plan national de surveillance et de riposte de la Santé

© D.R

Aucun cas n’a été annoncé au Maroc

La variole du singe ou «monkeypox» continue de se propager. Plus d’une centaine de cas ont été répertoriés dans une dizaine de pays. A la date du vendredi 20 mai, 127 cas ont été notifiés dans 10 pays (Portugal, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Belgique, Etats-Unis, Suède, Canada, France et Australie). La communauté scientifique suit de très près l’évolution de ce virus suite à l’accumulation de cas dans des pays très éloignés. Au Maroc, à l’heure où nous mettons sous presse, aucun cas n’a été annoncé. Cela dit, le ministère de la santé et de la protection sociale a élaboré un plan national de surveillance et de riposte.

Selon le document de la Direction de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies (version du 20 mai 2022), le monkeypox est une zoonose virale qui sévit principalement dans les zones de forêt tropicale humide d’Afrique centrale et occidentale, avec occasionnellement des cas exportés à l’étranger. «La transmission de l’animal à l’Homme (zoonotique) peut se produire par contact direct avec le sang, les fluides corporels ou les lésions cutanées ou muqueuses d’animaux infectés : des écureuils à corde, des écureuils arboricoles, des rats braconnés de Gambie, des loirs, différentes espèces de singes et autres», précise la DELM. Quant à la transmission interhumaine, celle-ci peut résulter d’un contact étroit avec des sécrétions respiratoires ou des lésions cutanées d’une personne infectée, ou encore des objets récemment contaminés. La transmission par gouttelettes respiratoires nécessite généralement un contact face à face prolongé, ce qui exposerait davantage les agents de santé et les membres du même ménage. Concernant les symptômes, ceux-ci sont similaires à ceux observés dans le passé chez les patients atteints de variole, bien qu’ils soient cliniquement moins sévères. La période d’incubation est généralement de 6 à 13 jours mais peut aller de 5 à 21 jours.

L’infection passe par deux périodes. La première est dite période d’invasion (dure entre 0 et 5 jours) durant laquelle apparaissent les symptômes : fièvre, céphalées intenses, adénopathies, dorsalgies, myalgies et asthénie intense. Les adénopathies sont une caractéristique distinctive du monkeypox par rapport à d’autres maladies semblant similaires à première vue (varicelle, rougeole, variole). La 2ème période se caractérise par l’éruption cutanée, qui commence généralement dans les 3 jours suivant l’apparition de la fièvre. La DELM précise que l’éruption a tendance à être plus concentrée sur le visage et les extrémités plutôt que sur le tronc (visage : 95% des cas ; paumes des mains et plantes des pieds : 75% des cas). Sont également concernés, les muqueuses buccales (70% des cas), les organes génitaux (30%), les conjonctives (20%) et la cornée. L’éruption évolue séquentiellement de macules à papules, vésicules, pustules puis croûtes qui sèchent et tombent.

Le nombre de lésions varie de quelques-unes à plusieurs milliers. Dans les cas graves, les lésions peuvent fusionner jusqu’à ce que de grandes sections de peau se détachent. Le monkeypox est généralement une maladie spontanément résolutive en 2 à 4 semaines. Selon le ministère de la santé, les cas graves surviennent plus fréquemment chez les enfants. Les complications peuvent inclure des infections secondaires, une bronchopneumonie, une septicémie, une encéphalite et une infection de la cornée avec cécité. Notons que le taux de létalité varie entre 3 à 6%.

Test PCR recommandé
La DELM estime que le PCR est le test recommandé, sur des échantillons des lésions cutanées. Les méthodes de sérologie et de détection des antigènes ne sont pas recommandées par l’OMS pour le diagnostic. Pour ce qui est du traitement, la DELM signale qu’un agent antiviral connu sous le nom de Tecovirimat qui a été développé pour la variole a été autorisé par l’Association médicale européenne (EMA) pour le monkeypox en 2022 sur la base de données d’études animales et humaines. Il n’est pas encore largement disponible. Quant à la vaccination contre la variole, celle-ci a été démontrée comme étant efficace à environ 85%. Cela dit, à l’heure actuelle, les vaccins antivarioliques originaux (première génération) ne sont plus disponibles pour le grand public. Un vaccin encore plus récent basé sur un virus de la vaccine atténué modifié (souche Ankara) a été approuvé pour la prévention du monkeypox en 2019. Il s’agit d’un vaccin à deux doses dont la disponibilité reste limitée.

Cas probables et confirmés : Isolement en milieu hospitalier durant 3 semaines
La DELM définit un cas suspect comme étant toute personne présentant une éruption cutanée, vésiculeuse ou vésiculo-pustuleuse, avec fièvre > 38°C. Quant au cas probable, il s’agit «de tout cas suspect ayant eu un contact avec un cas confirmé dans les 21 jours précédant l’apparition des symptômes; ou tout cas suspect ayant effectué, dans les 21 jours précédant l’apparition des symptômes, un voyage dans un pays où la maladie est endémique ou un pays ayant enregistré une chaîne de transmission depuis le début mai 2022 (actuellement les pays d’Afrique centrale et de l’Ouest, d’Europe et d’Amérique du Nord); ou tout cas suspect avec atteinte des paumes des mains et/ou des plantes des pieds, ou encore avec présence d’adénopathies».

Quant au cas confirmé, il s’agit de tout cas probable chez qui l’infection par le virus a été confirmée par technique moléculaire au laboratoire. Toute personne présentant des signes cliniques compatibles avec un cas probable doit bénéficier d’un prélèvement pour PCR. Les cas suspects doivent subir une consultation médicale en plus d’un interrogatoire et un examen clinique poussé. Même si le cas est suspect, il est soumis automatiquement à l’auto-isolement pour une durée de deux semaines, avec respect rigoureux des mesures d’hygiène. Les cas probables et confirmés doivent être systématiquement hospitalisés en isolement dans une salle dédiée, pour une durée de 3 semaines à partir de leur date de début des signes. Un traitement symptomatique est administré au malade par l’équipe de prise en charge.

 

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