De coutume, Mohamed sort de chez lui tôt le matin pour se rendre au douar Bouya Omar, circonscription d’Al Âttaouiya, province de Kelaât Sraghna. Puis, il retourne chez lui à midi pour déjeuner avec sa famille. Ce lundi 13 juillet, Mohamed n’est pas rentré chez lui. Il est 14h. Sa femme s’inquiétait. Elle n’a même pas servi le déjeuner. Les heures passaient et l’époux n’a pas donné signe de vie. «Peut-être qu’il a rencontré un ami qu’il n’avait pas vu depuis belle lurette et ils se sont arrêtés dans un café pour discuter sans faire attention au temps ?», pensait-elle. Pour se rassurer, elle a avisé son fils. Ce dernier lui a demandé de patienter quelques moments avant d’entamer les recherches.
Les aiguilles de la montre indiquaient 19h. La famille est toujours sans nouvelle de Mohamed. Ce n’est pas de ses habitudes de s’absenter sans les aviser. Son fils s’est rendu alors chez quelques voisins pour leur demander s’ils avaient vu ou rencontrer son père. Certains lui ont affirmé qu’ils l’ont croisé ce matin dans le champ. Mais personne ne l’a rencontré au cours de l’après-midi. Etrange ! Le fils de Mohamed a sillonné vainement tous les coins du douar. Son père est introuvable. Le lendemain matin, le fils courait vers sa mère en sanglotant. «Qu’est ce qui se passe ?» lui demanda sa mère, le visage pâle de peur. Le fils sanglotait à faire pitié. Il n’arrivait pas à prononcer un mot. Immobile, sa mère le regardait sans agir. Apparemment, elle pensait au pire. En effet, le fils a découvert le corps de son père gisant dans une mare de sang dans un champ appartenant à l’Office d’investissement agricole d’Al Haouz. En apprenant la mauvaise nouvelle, sa mère s’est évanouie.
Les éléments de la Gendarmerie royale se sont dépêchés aussitôt sur les lieux. Ils ont remarqué que le corps du défunt est criblé de 17 coups d’un objet tranchant. Quelle sauvagerie ! Il est poignardé au niveau de son cœur, ses reins, son dos, sa poitrine et sa nuque. Une enquête a été ordonnée aussitôt sans perdre de temps pour trouver l’auteur du crime. Les enquêteurs, cherchant un indice qui pourrait les guider vers l’assassin, ont interrogé les habitants du douar.
«Mohamed avait effectivement des ennemis au douar. La famille (K) l’abhorrait depuis longtemps», ont-ils affirmé unanimement. La cause de ce conflit entre ces deux familles concernait un terrain agricole. Un jour lors d’une bagarre, un membre de la famille (K) est décédé suite à ses blessures. Mohamed et son frère ont été appréhendés et traduits devant la justice à Marrakech. Seulement la Chambre criminelle près la Cour d’appel de la ville ocre qui a condamné le frère de Mohamed à 15 ans de réclusion criminelle a innocenté Mohamed. Un jugement qui n’a pas convaincu la famille (K). Cette dernière n’admettait pas le fait que Mohamed soit libéré. Sur la base de ces informations, les enquêteurs ont fait une descente dans le domicile de la famille du jeune homme tué en 2004. Ils ont arrêté son frère et l’ont soumis aux interrogatoires. Sans résister, il a craché le morceau en avouant avoir tué Mohamed afin de se venger. De sang froid, l’auteur de ce crime odieux a affirmé l’avoir tué en pleine conscience de son acte.