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Violence en milieu scolaire: Des chiffres inquiétants !

© D.R

En 2015, le Centre des droits des gens (CDG) a recensé 1.131 cas au niveau national. A noter qu’il s’agit des enfants victimes de violence qui ont bénéficié des services du Centre.

Il y a encore quelques jours, la mort d’un surveillant général dans un collège à Marrakech avait remis sur le devant de la scène la problématique de la violence en milieu scolaire. La scène a eu lieu au collège Saada à Marrakech. Un élève du collège a été interdit de cours à cause de sa coupe de cheveux. C’est alors que le frère de l’élève s’est rendu au collège et a attaqué le directeur de l’établissement. Le surveillant général qui a pris la défense de son directeur s’est écroulé, victime d’une crise cardiaque. Ce dernier, diabétique, souffrait également de problème cardiaque. Transportée à l’hôpital le plus proche, la victime a rendu l’âme. Ce cas est loin d’être isolé. D’ailleurs, l’actualité nous rappelle combien certains mineurs peuvent être violents. Les récentes violences entre supporters du Raja qui ont fait trois morts et plus d’une cinquantaine de blessés en témoignent à plus d’un titre.

Au Maroc, les violences morales, physiques et sexuelles sont bien plus présentes que l’on ne pourrait le croire. En 2015, le Centre des droits des gens (CDG) a recensé 1.131 cas au niveau national. A noter qu’il s’agit des enfants victimes de violence qui ont bénéficié des services du Centre. Par type de violence, les violences économiques viennent en tête avec 846 cas (74,80%). Elles sont suivies des violences corporelles avec 236 cas (20,86%) et de la violence psychologique avec 37 cas (3,27%). S’agissant des violences sexuelles qui constituent la pire forme de violence infligée aux enfants, le CDG a recensé 12 cas (1,7%). A noter que la plupart des victimes ont moins de 15 ans. Ces différents cas ont été recensés à travers les plaintes déposées auprès du Centre par les parents et les associations de parents d’élèves.

Les violences physiques se manifestent essentiellement par des châtiments corporels de la part des enseignants : gifles, coups avec des tuyaux, règle en fer, fils électriques, bâtons, coups de pied…. Il faut aussi relever que bon nombre d’élèves disent avoir été souvent frappés par d’autres. Quant à la violence psychologique, celle-ci continue d’être très répandue dans les écoles. Elle se manifeste essentiellement à travers les insultes qui touchent à la dignité de l’enfant. Les enfants sont souvent victimes d’humiliation et de critiques de la part des professeurs. Pour ce qui est des violences sexuelles, celles-ci peuvent prendre des formes diverses : gestes déplacés, attouchements ou viols dans les toilettes… A ce sujet, le CDG note que les cas relevés concernaient essentiellement des attouchements entre élèves.

Si l’on examine à présent les violences en tenant compte de la répartition géographique, on remarque que la région de Casablanca-Settat arrive en tête avec 164 cas. Viennent ensuite les régions de Rabat-Salé-Kénitra (131 cas), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (129 cas), Fès-Meknès (127 cas), Marrakech-Safi (109 cas), Béni Mellal-Khénifra (89 cas), Souss-Massa (87 cas), Drâa-Tafilalet ( 68 cas), Guelmim-Oued Noun (53 cas) , Dakhla- Oued Eddahab (50 cas) et Laayoune-Oued Eddahab (40 cas).

Ce que propose Belmokhtar

rachid belmokhtarPour lutter contre ce phénomène, le ministre de l’éducation nationale, Rachid Belmokhtar, a pris plusieurs mesures. A commencer par la mise en place d’un Observatoire national de lutte contre la violence scolaire. Cette instance est chargée de répertorier et de faire le suivi des cas de violence dans les écoles.

La création de ce nouvel observatoire, auquel contribuent des services extérieurs du ministère, les académies régionales et des associations de la société civile, fait partie des différentes mesures de «moralisation de l’école».

Cette institution a pour principal objectif d’exploiter des rapports en provenance des régions et provinces en vue de constituer une base de données nationale sur la violence en milieu scolaire. Parmi les autres actions majeures du ministère de tutelle, figure la plate-forme Marsad.

Celle-ci est spécialement dédiée au suivi des cas de violence en milieu scolaire. Elle permet ainsi d’ avoir une image plus détaillée de la violence en milieu scolaire, et notamment une carte des établissements les plus touchés.

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24.665 cas de violence entre 2013 et 2014
Ecole-violence-elevesLa violence en milieu scolaire est un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur. D’après les statistiques disponibles du  ministère de l’éducation nationale, 24.665 cas de violence, tous types confondus à l’intérieur des établissements et à l’extérieur, ont été enregistrés entre septembre 2013 et juillet 2014. Ces violences ont eu lieu entre les élèves, mais aussi entre les élèves et les enseignants ou le personnel de l’administration scolaire.

A noter que les cas de violence entre les élèves constituent 64% du total des cas contre 14% pour les cas entre élèves et enseignants.

Ces cas de violence concernent dans 95% des cas des personnes de sexe masculin. Il faut relever que malgré ces chiffres alarmants, les cas de violence dans les écoles ont régressé de 24% par rapport à 2012-2013.

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