Le Maroc, comme le reste des pays du monde, célèbre le 25 novembre de chaque année la Journée mondiale de la lutte contre la violence à l’égard des femmes. Dans ce cadre, l’Association marocaine de lutte contre la violence à l’égard des femmes organise le 17 novembre à Casablanca, un débat sur : «Le partenariat ONG-départements ministériels, en matière de lutte contre la violence à l’égard des femmes». Cette manifestation est destinée, en fait, à renforcer le débat engagé par différentes composantes du mou -vement féminin sur sa mission, ses stratégies d’intervention et ses nouvelles priorités. Cette rencontre offre une véritable opportunité de réflexion et d’échange sur les partenariats engagés avec différents départements ministériels, dont les ministères de la Justice, de la Santé, du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, et ce, depuis le lancement de la première campagne nationale de lutte contre la violence. «Le partenariat est une dimension fondamentale pour faire face à la violence à l’égard des femmes. Le secrétariat d’Etat chargé de la Famille, de l’Enfance et des Personnes handicapées avait déjà établi des passerelles avec la société civile et plusieurs campagnes nationales ont eu lieu. Un programme d’action est en cours», a affirmé Nouzha Skalli, ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité. La violence à l’égard des femmes peut prendre de multiples formes : mauvais traitements au sein de la famille, viol, mariage précoce, pour ne citer que quelques exemples. Au Maroc, les chiffres officiels ne sont malheureusement pas connus. Cependant, les statistiques des associations féminines et des centres d’écoute sont très révélateurs, à ce sujet. Selon l’Association marocaine de lutte contre la violence à l’égard des femmes, les femmes mariées sont les premières à être exposées à la violence. Elles représentent un peu plus de 76% des femmes battues. La forme de violence la plus répandue est de type psychologique (insultes, menaces) avec un taux qui s’élève à plus de 47%, suivie par la violence économique (privation d’autonomie financière) 30,78%, physique (sévices corporels) 17,35% et sexuelle (viol et sévices sexuels) 4,07%. En vue de lutter contre les discriminations faites aux femmes, l’association a mis en place un ensemble de moyens, dont un centre d’écoute et d’orientation juridique et de soutien psychologique. Ce centre offre aux femmes victimes de violence plusieurs services, dont l’accueil, l’écoute, l’orientation juridique, le soutien psychologique. L’association mène des actions de sensibilisation et d’information sur la violence. Elle suit de très près les actions mises en place par les institutions étatiques pour lutter contre ce fléau. L’objectif étant de connaître à la fois les résistances et les difficultés pour pouvoir interpeller les pouvoirs publics sur la réalité. Ce fléau ne peut être atténué qu’au moyen d’une stratégie d’ensemble menée aux côtés des pouvoirs publics. Rester inerte face à cette situation, une femme sur trois dans le monde sera, au cours de sa vie, soit battue, soit forcée à avoir des rapports sexuels, soit soumise à des sévices.
Mission de l’AMLVEF
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