L’éventualité d’une action collective en France à l’encontre du laboratoire pharmaceutique Merck, condamné aux Etats-Unis dans l’affaire de l’anti-inflammatoire Vioxx, sera étudiée en septembre ou octobre, a déclaré Me Jean-Marc Goldnadel, animateur du site classaction.fr. "Jusqu’à présent, les indications qu’on avait ne nous laissaient pas la possibilité d’entamer de procédure avec succès, mais à la lumière d’une décision de justice (…), nous allons réexaminer le dossier", a déclaré à l’AFP Me Goldnadel, avocat spécialiste du sujet en France.
Le géant pharmaceutique américain Merck se prépare à un déluge de procédures judiciaires, après sa condamnation par un jury texan à verser plus de 250 millions de dollars à la veuve d’un homme qui avait pris ce médicament controversé, l’anti-inflammatoire Vioxx.
Me Goldnadel a précisé qu’il avait parlé, il y a deux mois, au président de l’Association d’aide aux victimes des accidents de médicaments (Aavam), Georges-Alexandre Imbert, et qu’ils ont "convenu de rediscuter au mois de septembre ou octobre pour examiner s’il existe des actions communes" possibles.
Le tribunal fédéral d’Angleton, au sud de Houston (Texas, sud), a condamné vendredi Merck pour vente d’un produit défectueux, négligence et malveillance. Le groupe a immédiatement fait appel de cette décision, dans une procédure qui pourrait durer plusieurs années. Le directeur juridique de Merck a affirmé que les dommages punitifs seront réduits à 2 millions de dollars selon la loi texane, même si le verdict devait être confirmé. Me Goldnadel a cependant estimé que l’action collective ne serait pas adéquate dans le cas de préjudices "gravissimes" tel que le décès. "Soit il y a eu des conséquences graves de l’utilisation d’un médicament, auquel cas je ne crois pas tellement à la class action pour résoudre le problème, mais à des actions individuelles, soit il y a eu des conséquences relativement banales mais qui touchent un grand nombre de gens, et là je crois à une class action", a-t-il déclaré.