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Vitesse en milieu urbain : Le Maroc passera-t-il sous les 60 km/h?

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Le ministre du transport affirme qu’une baisse de 2% de la vitesse moyenne peut sauver des milliers de personnes

Les accidents de la circulation font, chaque année, plus de 1,3 million de morts et plus de 35 millions de blessés avec des souffrances physiques
et psychiques à vie.

Face à une insécurité routière qui perdure, les responsables veulent agir sur la vitesse, notamment en milieu urbain. Le ministre de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, Abdelkader Amara, n’y est pas allé par quatre chemins pour insister sur l’importance de la gestion de la vitesse dans le périmètre urbain et dans les milieux qui connaissent un trafic dense des usagers vulnérables de la route.

Selon le responsable, cet élément demeure une nécessité absolue pour réduire les accidents. Le Maroc passera-t-il sous les 60 km/h? Il faut dire que l’excès de vitesse est l’une des principales causes des accidents de la route dans le Royaume. La baisse de la vitesse est aujourd’hui l’une des pistes préconisées pour réduire le nombre de victimes. Le ministre qui s’exprimait à l’occasion d’un webinaire international tenu en visioconférence sous le thème «Gestion de la vitesse en milieu urbain et son impact sur la sécurité routière», a indiqué que les accidents de la circulation font, chaque année, plus de 1,3 million de morts et plus de 35 millions de blessés avec des souffrances physiques et psychiques à vie, ajoutant que «ces accidents sont aujourd’hui la principale cause de décès chez les enfants et chez les jeunes adultes âgés entre 5 et 29 ans». Pour inverser la tendance, la même source a fait savoir que «les dernières études dans ce domaine montrent qu’une baisse de 2% de la vitesse moyenne pratiquée sur les routes peut sauver plus de 100 mille vies humaines chaque année dans le monde», expliquant qu’une bonne maîtrise des risques liés à la vitesse peut être un véritable levier pour réduire le risque d’accidents sur les voies publiques ouvertes à la circulation.

Il faut préciser qu’un total de 2.774 personnes sont mortes sur les routes au Maroc en 2020. Un chiffre en baisse mais qui est le résultat direct des restrictions sanitaires et de la période du confinement de trois mois en raison de la pandémie. Dans le détail, l’année 2020 a enregistré 2.499 accidents mortels, soit une diminution de 16,98%. Les accidents corporels ont baissé de 17,06% par rapport à 2019 en s’établissant à 85.208. Les blessés graves ont enregistré une baisse de – 22,31% avec 6.539 victimes alors que les blessés légers qui se sont établis à 112.516 ont régressé de 19,20%. Mais comme le diable est dans le détail, la baisse générale cache des disparités entre les régions du pays. Concernant le nombre des tués, 5 régions ont connu des augmentations variant entre 7,41% dans la région de Casablanca-Settat et 500% dans la région de Guelmim-Oued Noun (+5 tués : 6 tués en décembre 2020 au lieu de 1 tué en décembre 2019).

S’agissant des accidents, 5 régions ont affiché des augmentations des accidents variant entre 0,77% dans la région de Béni Mellal-Khénifra et 12,24% dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra. Si les restrictions sanitaires ont pu limiter les dégâts sur les routes, leur maintien ne sera pas possible dès la fin de la pandémie. Les responsables veulent ainsi agir sur d’autres facteurs. La vitesse est aujourd’hui dans la ligne de mire. Dossier à suivre.

Une vitesse de 30km/h recommandée

Selon le directeur de la Narsa, Benacer Boulaajoul, «la vitesse recommandée en milieu urbain, notamment dans les zones à forte concentration de piétons, est de 30km/h comme il ressort du slogan de la campagne mondiale «Streets for life # love 30»». Et de poursuivre : «En septembre 2020, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une nouvelle résolution sur la sécurité routière au niveau mondial proclamant la période 2021-2030 comme la seconde décennie d’action pour la sécurité routière avec une ambition de réduire de 50% le nombre de morts et de victimes à l’horizon 2030», a fait savoir le directeur de la Narsa. A noter enfin que l’événement organisé par le Maroc a connu l’implication de l’ensemble des organisations internationales concernées par la sécurité routière au niveau mondial. Il s’agit notamment de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Commission de l’Union africaine (AUC), la Banque mondiale, la Fédération internationale des routes (IRF) et la Fédération internationale de l’automobile (FIA).

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Ferme volonté commune

Le webinaire international tenu en visioconférence sous le thème «Gestion de la vitesse en milieu urbain et son impact sur la sécurité routière», a été organisé conjointement par le ministère de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau et l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa). L’événement s’inscrit dans le cadre de la célébration de la 6ème semaine mondiale de la sécurité routière des Nations Unies (17 au 23 mai 2021).

Selon le ministre de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, la manifestation constitue une occasion pour afficher une ferme volonté commune afin de s’aligner sur les standards internationaux en matière de gestion de la sécurité routière.

Il s’agit également, selon M. Amara, d’une véritable opportunité pour sensibiliser l’ensemble des acteurs concernés, notamment les décideurs locaux, les professionnels et les composantes de la société civile à l’importance de la réduction de la vitesse, notamment en milieu urbain et dans les endroits à forte fréquentation des usagers vulnérables.

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