Les Etats-Unis «étudient» le suicide apparent d’un ancien responsable libyen d’Al-Qaïda emprisonné par les Etats-Unis et livré en 2006 à la Libye, a indiqué, mardi 12 mai, le département d’Etat. Le journal libyen Oéa a rapporté, mardi, qu’Ali Mohamed Al-Fakheri, alias «Ibn Al cheikh Al-Libi», 46 ans, s’était suicidé dans sa cellule en Libye où il purgeait une peine de prison à vie, sans préciser la date ou la méthode de suicide. «Nous étudions la situation, mais nous ne sommes pas en position à l’heure actuelle de faire le moindre commentaire», a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Ian Kelly. «Je dois vous renvoyer vers le gouvernement libyen», a ajouté le porte-parole, à qui on demandait si l’ambassade des Etats-Unis à Tripoli avait soulevé la question avec les autorités libyennes. «Nous avons une ambassade. Nous sommes bien sûr en consultations constantes avec eux. Mais je ne sais pas si nous avons soulevé cette question spécifique», a-t-il ajouté.
Pour sa part, l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW), dont le siège est à New York, a appelé la Libye à «lancer une enquête complète et transparente» sur le décès d’Al-Libi. Des enquêteurs de HRW ont rencontré brièvement Al-Libi le 27 avril à la prison Abou Salim de Tripoli.
«Il a refusé d’être interviewé. Tout ce qu’il a dit, c’est: où étiez-vous quand j’étais torturé dans les prisons américaines», a noté l’ONG dans un communiqué. Ancien cadre d’Al-Qaïda, Ibn Al cheikh Al-Libi, 46 ans, était notamment responsable de Khalden, un camp d’entraînement d’Al-Qaïda en Afghanistan, selon le journal Oéa. Il a été arrêté en 2001 par les forces de la coalition, alors qu’il tentait de traverser les frontières afghano-pakistanaises.
Selon HRW, Al-Libi n’a jamais été détenu à Guantanamo, contrairement à ce qu’affirmait le quotidien libyen, mais la CIA l’a envoyé en Egypte en 2002 après l’avoir arrêté fin 2001 au Pakistan.