Société

Zoom : Éclairage : Nos frères les animaux

Le parc zoologique d’Aïn Sbaâ a été fondé en 1928. Il constituait jadis un terrain de maraîchage privé. Son propriétaire, un colon, y a introduit quelques animaux. Devenu en 1973 propriété de la ville de Casablanca, il s’est très vite confondu dans l’imaginaire de plusieurs personnes avec un parc zoologique. Le seul dans la plus grande ville au Maroc. Ce parc a partie liée avec la mémoire affective de nombreux Casablancais. Ils y venaient en famille. Aujourd’hui, son état, complètement sinistré, constitue une plaie nauséabonde à Casablanca. Une promenade au milieu d’animaux mourants est une marque de voyeurisme macabre. Elle génère aussi un trouble d’ordre anthropologique. Comment peut-on laisser faire ? Comment est-ce que certains hommes peuvent prendre du plaisir à persécuter des animaux ? Le mauvais traitement qu’on fait subir à ceux d’Aïn Sbaâ est de deux ordres. D’abord, ils sont enfermés dans un espace qui ne s’y prête pas. Ensuite, certains visiteurs n’hésitent pas à accroître leur souffrance par des gestes de malveillance.
La gestion de ce zoo relève de la communauté urbaine de Casablanca. L’on sait qu’il existe d’autres priorités pour cette institution. Mais est-ce une raison suffisante pour laisser croupir 80 espèces d’animaux dans deux hectares ? Le terrain du zoo d’Aïn Sbaa se situe en pleine ville. Il est entouré d’habitations. On ne peut pas donc envisager de l’étendre.
Par ailleurs, l’on ose à peine imaginer les réactions que l’état de ces animaux aurait provoquées dans un autre pays. Leur situation est tellement inadmissible qu’il faut réfléchir très vite à un plan pour les sauver. On parle d’un parc zoologique à Sidi Moumen qui pourrait les accueillir. On réfléchirait à un autre dans la forêt de Bouskoura. Mais aucune solution effective ne pointe à l’horizon. Tout est au conditionnel. Et le présent de ces animaux est une honte pour tous les hommes de bonne volonté.
Nous autres les hommes, nous avons une grande responsabilité à l’égard des animaux. Nous nous sommes multipliés si bien que nous avons privé de leur espace les autres races. Nous aimons les chasser. Nous en avons domestiqués certaines. Nous sommes maîtres de la flore et de la faune. Pourtant, il suffit de se référer à n’importe quelle définition de l’homme, dans un dictionnaire, pour y trouver le mot “mammifère”. Les singes et les fauves le sont aussi. Ces frères ou cousins, dotés d’un organisme comme le nôtre, et qui peuvent nous prêter leurs organes pour des greffes, sont aussi capables de souffrir comme nous. Et la souffrance de ceux qui moisissent au parc zoologique de Casablanca est une insulte pour l’humanité de toutes les personnes qui entendent dans l’indifférence leurs cris de détresse.

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