De plus en plus de cadres sont à la recherche d’un programme susceptible de doper leur carrière. Les versions "Executive" ou "Part-time" (temps partiel) des MBA et des Mastères spécialisés (MS) sont ainsi prévues pour être suivies tout en restant en poste dans son entreprise. Le plus souvent, les cours ont lieu le soir ou en fin de semaine. Reste à choisir la formation la plus appropriée.
Coordinatrice des Executive MS à HEC, auparavant en charge des Executive MBA, Catherine Vallas n’a aucune hésitation : «Chacune correspond à un projet professionnel différent. Suivront un MBA ceux qui visent la direction d’une entreprise, d’une filiale ou d’une business unit. Les cadres expérimentés responsables d’un domaine particulier, communication ou marketing par exemple, et qui voudraient devenir des business partners à part entière, suivront un MS pour accroître leur expertise dans ce domaine.»
Ainsi, l’expérience professionnelle des participants aux MBA est un peu plus longue que celle habituellement demandée pour suivre un MS : 10 à 15 ans en moyenne pour les premiers, 8 à 10 ans pour les seconds. Pour Gérard Guibilato, directeur des programmes spécialisés et avancés à l’Essec, «les MBA sont des formations complètes pluridisciplinaires, destinées à des collaborateurs détectés comme des hauts potentiels par leur entreprise. Les MS sont pour leur part sectoriels, avec un objectif de double compétence ou d’approfondissement. Ils peuvent ainsi venir compléter une formation généraliste.» Ceux qui hésiteraient entre les deux types de programmes doivent également noter que l’investissement en temps diffère significativement de l’un à l’autre. En moyenne, 50 jours pour un MS Part-time, contre 80 pour un Executive MBA. Et pour le second, études de cas, audits, rédaction de mémoires et travail personnel combleront rapidement les derniers moments libres du participant. Conséquence directe: les deux formations ne sont pas au même prix. En Europe, il faut compter de 5.000 à 15.000 euros pour un MS, contre 10.000 à 25.000 euros pour un MBA. Et encore plus si l’on préfère le faire outre Atlantique. La visibilité internationale des MBA fait également la différence. En effet, contrairement à son grand frère, le MS n’est pas un diplôme, mais un label de la Conférence des Grandes écoles. Réservé aux titulaires d’une maîtrise ou du diplôme d’une grande école, il correspond à un bac+6, niveau pour lequel il n’y a pas d’équivalent hors de nos frontières. Les Executive MBA sont également accessibles aux Bac+4/5, mais les diplômes correspondants sont le plus souvent visés par le ministère de l’Education nationale et, pour les plus sérieux, accrédités par l’Association of MBAs, l’AACSB ou encore l’européen EFMD. Il faut cependant tempérer le déficit d’image des MS à l’international : le système d’études supérieures français étant de toutes façons atypique, les Français sont habitués, à l’étranger, à devoir faire œuvre de pédagogie. Et dans l’Hexagone, les recruteurs ont une bonne compréhension des MS.
Ce que confirme Gérard Guibilato, pour qui «on enregistre un attrait croissant pour les MS, dont l’offre se développe. Ils ont aujourd’hui gagné leurs lettres de noblesse dans les entreprises, qui en apprécient les profils diversifiés.»
Après un MBA ou un MS, les gens ressortent avec une autre dimension.
Autre différence notable : la rémunération. «Même s’il ne s’agit pas du premier critère de choix entre MBA et MS, les gens sont aussi intéressés par le jump salarial que leur formation va entraîner», avoue Gérard Guibilato. Evidemment, le salaire est plutôt supérieur à la sortie d’un MBA que d’un MS. Certes, cet écart était déjà présent à l’entrée de la formation. Mais surtout, les gens qui suivent un MBA sont sur des trajectoires ascensionnelles rapides, déjà aux portes d’une direction générale. Enfin, les secteurs qui "consomment" des MBA – entreprises financières, grands cabinets de conseil… – paient particulièrement bien. Que les diplômés de MS se rassurent : à HEC par exemple, passer par un mastère augmenterait son salaire de plus de 20 %. C’est aussi là que peut jouer l’"effet marque" de l’école qui délivre le MBA ou le MS.