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Aïd Al Adha : Un rituel pas comme les autres

Entre une fête et une autre, il y a toujours une fête au Maroc. Voilà comment on peut résumer l’omniprésence d’un événement multiforme si caractéristique de notre culture, au risque de mettre de côté d’autres valeurs, comme celle du travail en premier. Un événement qui n’est vraisemblablement pas pour déplaire à une société, somme toute, méditerranéenne aussi peu portée sur ce qui est toujours perçu comme une corvée, le travail s’entend, que ne ratant aucune occasion pour porter l’habit de la célébration. Et ce ne sont pas les occasions qui manquent. Après Aïd Al Fitr, Noël et la fête de fin d’année, voici venu, à quelques semaines d’écart, le temps de Aïd Al Adha qui aura lieu le vendredi 21 janvier. Une fête qui marque tant l’attachement de la société marocaine à une tradition musulmane, facultative du point de vue religieux, mais absolument obligatoire d’un point de vue sociétal, que l’appétit des Marocains.
Cette année, la demande globale prévisionnelle en animaux d’abattage pour le sacrifice est évaluée à 5,10 millions de têtes, dont 4,7 millions d’ovins et 400.000 caprins, soit une hausse de 1% par rapport à l’année dernière. Les disponibilités en ovins, estimées à 6,2 millions de têtes, dont 4,5 millions de mâles, sont suffisantes pour répondre aux besoins du marché pendant l’Aïd, nous rassure le ministère de l’Agriculture. En termes de demande, ce seront toujours les ovins mâles qui se tailleront la part du lion, façon de parler. Ils représenteraient entre 85 et 90% du total des ovins, soit 4 à 4,2 millions de têtes. Plus qu’une fête, Aïd Al Adha est aussi une affaire qui rapporte, et plutôt gros. Les transactions commerciales de ces animaux dégageront un chiffre d’affaires estimé à environ 6,5 milliards de DH. Une fois n’est pas coutume, ces transactions profiteront en grande partie au monde rural peu habitué à une telle manne.
S’agissant des prix des animaux vifs, ils varient actuellement, à l’instar de l’année précédente, entre 30 et 34 DH/kg selon la race, l’âge et l’état d’engraissement des animaux. Mais il faudra également prendre en compte l’opération d’engraissement qui est caractérisée, cette année, par une hausse des prix des aliments de bétail utilisés habituellement par les éleveurs, notamment le son, la pulpe sèche de betterave et l’orge.
Cette hausse affichée depuis novembre 2004 ne manquera pas de se répercuter sur les coûts de production des animaux d’abattage. Annuellement, les ménages mettent les bouchées doubles. Et ils n’ont qu’à bien se préparer.
L’Aïd s’annonce sous le signe de la cherté. Loi du marché oblige, et applicable même en pareilles saintes circonstances, c’est la demande chaque année plus croissante qui serait derrière la hausse conséquente en matière des prix d’une fête à l’autre. Ceux auxquels la succession des fêtes n’a pas permis de mettre de l’argent de côté n’auront qu’à s’adresser aux différentes banques et autres sociétés de crédit. Toutes ont prévu des offres spécial Aïd el Kébir. Le client, solvable bien entendu, aura l’embarras du choix.

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