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Bon ministre et excellent père de famille

© D.R

Tout le monde se souvient de son allure digne à l’occasion de la crise de l’îlot Leïla. Il s’était exprimé de façon pondérée et précise sur un conflit où le Maroc était en face d’une puissance militaire, arrogamment supérieure. Il avait opposé le visage de l’intelligence et de la fierté aux manoeuvres d’intimidation.
C’était la première sortie très remarquée de Taïb Fassi-Fihri, ministre délégué aux Affaires Etrangères et à la Coopération. Puis, l’intéressé est devenu peu à peu un habitué des médias, surtout avec les accords de libre-échange, conclus le 2 mars entre le Maroc et les Etats-Unis.
Taïb Fassi-Fihri est le responsable et interlocuteur unique des autorités américaines dans leurs négociations avec le Maroc. Il a dirigé pendant plus d’une année la délégation marocaine. Après chaque round de négociations, il retrouvait avec joie le “havre familial“. Les avis des amis et proches de Taïb Fassi-Fihri sont unanimes : le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération est “un très bon père de famille et un excellent époux“. A tel point que ses très proches amis ne lui connaissent pas d’autres activités à l’extérieur des murs de sa maison que celle qui le conduit à exercer son métier de ministre délégué. “Toutes ses autres activités se polarisent autour de sa famille. Il ne fait même pas de sport. Le peu de temps que lui laissent ses fonctions, il le passe avec sa femme et ses deux garçons“, dit une amie d’enfance de l’intéressé.
Le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération a un rapport d’égal à égal avec ses enfants. “ça lui arrive souvent d’improviser une chorégraphie pour esquisser des pas de danse avec eux “, dit l’un de ses amis. Un autre ajoute qu’il est impossible que le ministre délégué parte en voyage sans s’approvisionner en musique. Selon plusieurs témoignages concordants, la musique est le passe-temps favori de Taïb Fassi-Fihri. Il peut s’enthousiasmer pour des stars appréciées par ses enfants, comme pour de vieux albums d’Elton John, Stevie Wonder, Oum Katoum ou Mohamed Abdelouaheb. L’écoute attentive qu’il prête à la musique ne l’empêche pas toutefois de s’informer de ce qui se passe à côté. “Il capte tout. Rien ne lui échappe. Quand vous êtes assis à la table d’à côté et que vous évoquiez un sujet qui l’interpelle, vous pouvez être sûr qu’il rebondira dessus“, dit de lui un proche. Il ajoute ne pas être surpris par sa persévérance dans les négociations, eu égard à sa faculté à naviguer dans des “vents contraires“.
Rien ne destinait Taïb Fassi-Fihri, né le 9 avril 1958, à une brillante carrière en politique. Certes, son père a occupé le poste de ministre de la Justice, mais l’intéressé a choisi, au début, une autre voie : celle des chiffres. Il a obtenu en 1976 son baccalauréat (sciences mathématiques) au lycée Descartes. Il a reçu en 1980 le titre d’ingénieur à l’Institut national de la statistique et d’économie appliquée (INSEA) à Rabat. Il a poursuivi à Paris des études d’économie et obtenu une maîtrise en 1981. Et puis, le tournant : Taïb Fassi-Fihri laisse tomber le monde des chiffres pour s’inscrire en Doctorat à l’Institut d’études politiques de Paris. Il soutient sa thèse en 1984 et rentre au pays pour être attaché à la Direction de la Planification au ministère du Plan, avant d’être nommé, en juin 1985, chargé de mission au cabinet du ministre chargé des Relations avec la CEE.
L’ancien ministre des Affaires étrangères, M. Fillali, le remarque et le nomme chef de division dans son ministère. Taïb Fassi-Fihri gravit peu à peu les échelons jusqu’à sa nomination, en 1989, au poste de directeur du cabinet du ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères et de la Coopération. Son ascension ne s’arrête pas là, puisqu’il est nommé en 1993 secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et à la Coopération. Puis en 2002, ministre délégué aux Affaires étrangères.
Tout le monde loue la manière dont il a conduit les accords de libre- échange avec les Etats-Unis. Ce n’est là, sans doute, que la moindre des aptitudes d’un homme digne du grand respect.

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