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Cadrage : Echange de bons procédés

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L’échange de lettres entre le président américain, George W. Bush et le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, confirme la parfaite convergence de vues, pour ne pas dire la complicité, entre les deux personnages.
Des personnages qui parlent de paix et de coexistence, dans un monde explosif où leurs pays respectifs sont partie prenante dans toutes les zones chaudes. Comment ne pas s’extasier lorsque Bush écrit à Sharon que «les Palestiniens doivent immédiatement mettre fin à tous les actes de violence contre Israël dans tous les lieux». De plus, ajoute-t-il, «toutes les instances officielles doivent cesser toute propagande et incitation à la haine contre Israël». S’ensuit une longue phraséologie dithyrambique à travers laquelle l’homme le plus puissant de la planète apporte un soutien inconditionnel à l’un des hommes les plus controversés au monde. Le décor est planté.
De son côté, Sharon adopte un ton d’une gentillesse désarmante. On croirait avoir affaire à un saint, tant le président du Conseil israélien semble enclin à faire tous les compromis du monde pour parvenir à une entente avec les méchants palestiniens. Oubliées les victimes de Sabra et Chatila, ainsi que celles de l’Intifada. Oubliés également les assassinats dits «ciblés» de toute l’élite palestinienne. Ce ne sont là que des «dommages collatéraux» liés au fait qu’Israël a le droit de se défendre quand sa sécurité est menacée. Une thèse tellement martelée, répandue et relayée qu’elle en devient plausible et vraisemblable pour les non-initiés à la problématique question du guêpier du Moyen-Orient.
Un Moyen-Orient que les Etats-Unis veulent faire devenir «grand», en prenant l’Irak comme laboratoire d’essai. On sait le résultat que cette opération est en train de donner. Les morts de Falloujah et d’autres villes, tombés sous les balles américaines, sont là pour en témoigner. Ces personnes sont mortes notamment pour avoir eu le tort d’accueillir les GI’s et autres Marines en libérateurs. Mais sitôt Saddam Hussein déboulonné, les Irakiens n’arrivaient plus à s’expliquer la présence de troupes étrangères dans leur pays. Et dès que des velléités de résistance ont commencé à se faire jour, la riposte de l’armée d’occupation ne s’est pas faite attendre. Mais c’était compter sans la détermination de tout un peuple qui, libéré d’un joug, ne veut en aucun tomber sous un autre.
Etranger de surcroît. Et là, le parallèle a vite fait d’être établi. Car les Palestiniens sont dans le même état d’esprit vis-à-vis d’Israël et de ses nombreux «faucons». Qu’on ne vienne pas nous susurrer des mots doux, comme ceux échangés par les deux dirigeants, parlant de coexistence et de paix, alors que sur le terrain, deux peuples sont en train d’être étouffés. Ce serait prendre vraiment tous les hommes et les femmes de bonne volonté de la planète pour des imbéciles.

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