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Chopra : La sensibilité est essentielle

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ALM : Quel est selon vous le secret de la popularité du cinéma indien au Maroc ?
Yash Chopra : J’ai remarqué, en effet, que les spectateurs marocains raffolent de productions indiennes. C’est la première fois que je visite votre pays et je suis agréablement surpris de constater que je suis déjà populaire, le public connaît presque tous mes films. Je crois personnellement que le cinéma indien doit son succès à la forte présence de la musique dans le déroulement des séquences. Je pense que le peuple marocain possède inconsciemment des liens forts avec la musique indienne. C’est pour cette même raison, que le cinéma indien est très bien commercialisé au Maroc.

Pourquoi le cinéma indien donne-t-il tant d’importance aux comédies musicales ?
La musique contribue à rendre nos films encore plus beaux. L’élément esthétique est très important dans le cinéma Bollywoodien. C’est d’ailleurs l’une des principales raisons de l’engouement que connaît ce cinéma. L’homme par nature aime le beau. Les réalisateurs indiens ont toujours préféré passer leurs messages en montrant de belles choses. Aussi, les personnages choisis pour l’interprétation sont tous beaux. C’est voulu. C’est un style qui a été imposé par ce cinéma et je pense que ce cinéma est le seul  à avoir  pu préserver jusqu’à nos jours le style des comédies musicales. Un genre qui prête au rêve et à l’évasion.

Comment expliquez-vous la présence perpétuelle du romantisme dans les films indiens ?
En effet, aux côtés de la musique, les thèmes romantiques contribuent à propulser le cinéma indien. L’amour est incontournable. Presque tous les films du monde incluent le sentiment amoureux dans le scénario, mais il ne faut pas que ce soit un but en soi. Certains réalisateurs essaient de créer une sorte d’équilibre pour ne pas tomber dans le danger de la monotonie et de la redondance.
En ce qui me concerne, j’essaie toujours d’aller au-delà du sens premier de l’histoire. La symbolique et la sensibilité sont des atouts essentiels pour réussir un bon film. Aussi, si un cinéaste n’est pas sensible, il n’est pas un vrai artiste.

Quel est votre film préféré ?
En toute modestie, je dirais que c’est mon dernier bébé Veer Zaraa. Ce film a été vivement salué par la critique au niveau mondial. Les spectateurs ont décelé une certaine sensibilité dans ce long-métrage sorti en 2004.
C’est l’histoire humaine d’une Pakistanaise qui vient en Inde pour accomplir les dernières volontés de sa grand-mère. L’héroïne Zaraa incarnée par l’actrice principale Preity Zinta sera aidée par Veer Pratp Singh, un indien d’origine. C’est dans ces moments difficiles qu’un amour éclot entre ces deux personnages. En fait, derrière l’histoire commune de Veer et Zaraa  il y a celle de l’Inde et du Pakistan. Veer Zaraa démontre qu’une entente entre les deux peuples n’est pas impossible, tout en sachant qu’il y a des conflits territoriaux entre ces deux pays limitrophes. Ver Zaraa est un film qui me tenait à cœur et s’il a eu du succès, c’est tant mieux.

Qu’est-ce que vous préparez actuellement pour votre public après la sortie en 2004 de Veer Zaraa ?
Vous savez, réaliser un film nécessite beaucoup de temps. Personnellement, j’ai besoin d’une période de calme pour écrire le scénario et pour tout mettre en place afin de commencer mes prochains tournages. La première étape consiste à trouver d’abord les idées. Ceci ne peut avoir lieu que suite à des moments de réflexions intenses. Pour trouver une idée, cela exige plusieurs années. Cela bien sûr si l’on veut émouvoir le spectateur et le faire adhérer corps et âme au film.

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