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Des dames à mille et une tâches

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Il était une fois des femmes qu’on oublie innocemment d’évoquer. Elles appartiennent à tous les âges et à tous les niveaux sociaux.  Il s’agit des «femmes aux foyers ». Ces travailleuses en silence sont nos mères, sœurs, épouses, cousines, amies ou voisines.
D’après un rapport du Haut commissariat au Plan, paru en octobre 2008 à l’occasion de la Journée nationale de la femme, cette catégorie de femmes a atteint 61,8 % dans le milieu urbain et 53,3% dans les zones rurales. De leurs pleins grés ou part obligation, la plupart de ces femmes ont choisi l’activité casanière pour le même objectif : exceller dans le rôle de mère. «Je ne pouvais pas imaginer qu’une autre personne élève mes enfants. Pour cette raison, j’ai décidé d’arrêter ma carrière professionnelle pour accompagner mes trois bouts de chou dans les premières étapes de leur vie», affirme Touria ex-comptable. Cette trentenaire est joyeuse de suivre de près les premiers pas, les premiers mots et les premières dents de ses enfants.
Cette ambition l’a exclue du développement socio-économique de son pays. La situation de la femme au foyer peut paraître paisible pour ceux et celles qui n’y sont pas impliqués. Cependant «femme au foyer» n’est pas synonyme de confort ou d’oisiveté. Être «femme au foyer» est une obligation qui implique bénévolement ces femmes dans la gestion d’une entreprise à la fois familiale et sociétale.
Un rôle qui nécessite des aptitudes physiques, affectives, intellectuelles et sociales. «Ce n’est pas facile de gérer au quotidien la vie de quatre êtres avec toutes leurs particularités. Il faut veiller sur le moindre détail pour que tout le monde soit satisfait», dit Faïza, femme au foyer depuis la naissance de son deuxième enfant. Ménage, lessive, vaisselle et repassage font  partie de leurs programmes journaliers. Pour les mères au foyer, les jours se ressemblent. Elles sont tiraillées entre l’entretien de la maison, l’éducation des enfants et l’avenir de la famille. «Une mère au foyer vit au moins trois journées en 24 heures. Il faut accompagner les enfants à l’école, les prendre à la sortie, préparer le repas, faire les courses… C’est un stress perpétuel. En fin de journée, nous sommes exténuées sans pour autant être rémunérées», souligne Latifa, licenciée en économie. En effet, une mère au foyer est une qualification qui semble péjorative pour ces productives déconsidérées. Au sein du couple, la répartition des tâches demeure sexiste. Sur le plan social, «être au foyer » est considéré comme une situation d’inactivité. Un statut qui les guette même dans les papiers administratifs. Le «sans» sur la carte d’identité est une ingratitude en vers celle qui a choisi de se dévouer à sa condition matrimoniale. «C’est une humiliation pour toute la société d’identifier en tant qu’inactive une femme qui se donne corps et âme pour le bien de ses enfants. L’inactivité relève de la passivité alors que nous sommes au travail permanent pour offrir à notre pays une génération éduquée et cultivée», annonce d’un ton emporté Latifa.
La reconnaissance, c’est ce qu’elles recommandent. Un simple droit pour couronner leur inépuisable rendement et valoriser leur journée monotone. À l’occasion de la journée du 8 mars, un grand merci à toutes ces mères courage à mille et une fonctions pour leur persévérance et leur dévouement noble et sincère afin de garantir le confort et la quiétude aux futures générations.

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