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Enseignement privé : Polémique sur les frais de scolarité

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Après les dépenses pour les vacances, le Ramadan et Aïd Al Fitr, est venu le temps de la rentrée scolaire et son cortège de frais. Cette année, la rentrée se fait sur fond d’une polémique sur la hausse que connaissent les frais de scolarité dans les divers établissements d’enseignement privé du primaire jusqu’aux classes préparatoires. Les associations de parents d’élèves ne cessent de clamer haut et fort une intervention du ministère de l’éducation nationale. En vain, car la loi ne les protège guère.  
En effet, la loi 06/00 régissant l’enseignement scolaire privé et les textes de son application ne prévoient pas du tout la régulation et le contrôle des prix de la scolarité par le ministère, puisque, dit-on au département de tutelle, les tarifs obéissent à la logique de l’offre, de la demande et de la qualité des services exigés par les parents des élèves. Cette loi s’est plutôt intéressée au contrôle pédagogique et administratif ainsi qu’aux dispositions relatives à l’enseignement à distance et par correspondance (voir ci-dessous). Il faut dire qu’au cours de ces vingt dernières années, l’enseignement privé au Maroc s’est développé d’une façon vertigineuse profitant de l’échec que vit l’école publique. Pour venir en aide à ces parents d’élèves, qui ne cessent de dénoncer ces augmentations annuelles des frais de scolarité, une note du ministère de tutelle a été publiée en septembre 2011. Cette dernière met l’accent sur la nécessité de déclarer les frais d’inscription par les établissements d’enseignement privé et appelle les académies et délégations à tenir des réunions avec les associations représentant le secteur afin de les sensibiliser quant à la nécessité d’afficher les tarifs.
Au titre de l’année scolaire 2010-2011, le nombre d’établissements de l’enseignement privé a atteint 3.168 structures, contre 2.956 une année auparavant, soit une hausse de 7,17%.
Le nombre d’étudiants de l’enseignement privé a connu une hausse annuelle de 11,2% ces dernières années, passant de 576.700 élèves en 2009-2010 à 641.344 en 2010-2011.
Par ailleurs, le nombre total des élèves inscrits dans le privé représente 1,1 % au titre de l’année 2010-2011 de l’ensemble des élèves au Maroc, dans la perspective d’atteindre 20 % au terme en 2015. C’est dire que l’enseignement scolaire privé a de beaux jours devant lui.  Année après année, ces établissements se préparent à accueillir davantage d’élèves fuyant le système public qui a du mal à assurer une offre pédagogique à la hauteur des ambitions qu’ont les parents pour leur progéniture.

Que dit la loi 06/00 ?

Dans la loi 06/00, on souligne que les établissements d’enseignement scolaire privé doivent disposer d’un corps d’au moins 80 % d’enseignants permanents. Toutefois, ces établissements peuvent, dans des cas exceptionnels qui doivent être motivés, se faire assister de formateurs ou d’enseignants exerçant soit dans des établissements d’enseignement ou de formation scolaire publics, ou privés, après autorisation accordée, à titre individuel, par l’académie concernée pour chaque année scolaire et selon un volume hebdomadaire déterminé.
Par ailleurs, les établissements d’enseignement scolaire privé sont soumis à un contrôle pédagogique et un contrôle administratif exercés par l’Académie régionale de l’éducation et de la formation. Le contrôle pédagogique a pour objet de veiller au respect par les établissements d’enseignement scolaire privé des dispositions des articles 4 et 8 de cette loi en ce qui concerne l’utilisation des manuels et des supports pédagogiques. Le contrôle administratif a pour objet la vérification des documents administratifs relatifs à l’établissement, à son personnel pédagogique et administratif et aux élèves, ainsi que l’inspection des installations sanitaires de l’établissement et la vérification du bon fonctionnement de l’internat, le cas échéant.

 

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