Hassan El Basri : «Notre stratégie est basée sur une plus grande proximité»

ALM : Vous avez obtenu l’année dernière le passeport européen. Quel bilan faites-vous de votre activité en Europe ?
Hassan El Basri : Le déploiement du passeport européen,  par notre filiale la BCDM (la Banque Chaabi du Maroc), se poursuit conformément au planning arrêté avec l’ouverture effective de la première succursale en Espagne, qui sera suivie par l’ouverture de celle de Milan prévue pour le 25 mai et immédiatement après celles de la Hollande et de l’Allemagne. Parallèlement, la BCDM poursuit son plan d’extension du réseau sur la France et sur la Belgique. L’achèvement de ce processus nous permettra ainsi de déployer notre stratégie basée sur une plus grande proximité à l’égard de nos Marocains du monde (MDM) et une offre de produits et de services destinés à répondre aux attentes de notre clientèle tant dans les pays d’accueil qu’au Maroc. Mais déjà à ce niveau, nous pouvons conclure à la pertinence de notre démarche de proximité à l’égard des Marocains du monde puisque les agences que nous ouvrons connaissent un engouement particulier de notre clientèle qui a apprécié cette initiative.

Que représentent les MRE dans vos activités ?
Depuis toujours, les MDM ont constitué une part importante de l’activité de notre Groupe en particulier au niveau de la collecte de l’épargne. Certes, le développement, depuis les dernières années de notre action sur le marché local a fait que ce marché contribue, de façon plus significative, au développement du Groupe, mais nous continuons à accorder un intérêt stratégique majeur pour la clientèle MDM à laquelle nous avons évidemment dédié le projet passeport européen et mis en place une organisation et une structure particulière qui lui est dédiée, l’objectif étant de demeurer la banque par excellence de nos MDM.

Cette année, la crise économique a touché les transferts MRE. Quel est l’impact de cette baisse de devises sur votre segment MRE ?
Effectivement, l’impact de la crise a été également ressenti sur les transferts des MDM et sur l’évolution de leurs dépôts, d’autant plus que la crise  a touché particulièrement les secteurs qui emploient fortement les migrants, tels l’immobilier, le tourisme, l’automobile. En effet, sur les quatre premiers mois de l’année 2009, les transferts des MDM ont baissé de près de 15%, ce qui ne manquerait pas, si cette tendance n’est pas inversée, d’impacter la balance des paiements les dépôts bancaires et également la consommation des ménages puisqu’une grande partie de ces transferts est destinée justement au soutien des familles. Dans ce cadre, nous travaillons avec le gouvernement en vue d’arrêter les mesures à même d’atténuer les effets de la crise sur les MDM eux-mêmes et sur les transferts.

Que faites-vous pour renforcer vos parts dans le marché des Marocains du monde ?
Pour continuer de consolider et d’améliorer notre positionnement sur le marché des MDM, notre Groupe s’inscrit dans une stratégie s’articulant sur plusieurs axes. Il s’agit notamment du renforcement de l’approche de proximité avec l’achèvement du déploiement de notre réseau à l’étranger devant permettre une meilleure efficacité  de notre force de vente sur  le terrain. Il s’agit également de l’enrichissement de notre offre produits aussi bien au niveau du Maroc que dans les  pays d’accueil, de la diversification des canaux de transfert, de l’accompagnement de nos MDM dans ce contexte de crise à travers un plan d’action dédié.