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L’aéroport Mohammed V change de catégorie

Fait encore inaperçu pour les 11 000 passagers qui transitent journellement par l’aéroport Mohammed V de Casablanca, la plate-forme est en train de quitter la catégorie II pour la III. Il s’agit d’un classement fait sur la base des équipements d’atterrissage. Cette promotion intervient alors que l’aéroport Mohammed V s’est déjà doté d’une deuxième piste d’atterrissage, avec un équipement de pointe, actuellement au stade de finition. Des travaux de réfection et de renforcement concernent actuellement l’ancienne piste pour une durée de 40 jours. Avec la Catégorie III, les avions pourront atterrir même en condition de brouillard grâce à des aides de navigation sophistiqués. Un avantage qui réduira considérablement les risques de déroutement fréquents en certaines périodes de l’année.
Cette mutation s’inscrit dans un vaste programme de mise à niveau englobant l’augmentation de la capacité de traitement passagers et de gestion du trafic, la sûreté de la zone aéroportuaire et, entre autres, la certification qualité. L’objectif étant de consolider la position du hub de l’aéroport de Casablanca avec tout un programme d’implication des prestataires et des différents partenaires.
Aujourd’hui, face à la compétitivité ouverte entre différentes plates-formes de la sous-région, la proximité avec les grandes zones de forte densité de trafic ne pourrait à elle seule suffire à un aéroport pour faire la différence. Des plates-formes comme celle de Dubaï ont compensé le désavantage de l’éloignement par rapport aux grands carrefours des routes aériennes par l’investissement dans la technologie et les services offerts aux compagnies, rappelle le directeur de l’ONDA.
L’autre aspect de la mise à niveau concerne la formation intense du personnel, de l’alphabétisation à la spécialisation sur métier. Un programme de formation d’ingénieurs en aviation civile qui démarre cette année.
La démarche qualité passe aussi par diverses étapes dont la compression des coûts, mais aussi une offre intégrée et le développement du concept de «l’Aéroville». «L’aéroport c’est une ville». Le développement du concept se fait en collaboration avec le gouverneur de la province. La technopole permettra aux grandes entreprises de s’installer à des conditions avantageuses à proximité de l’un des plus grands aéroports d’Afrique.
Aujourd’hui on y dénombre 43 entreprises, la plupart exerçant dans l’industrie de pointe. Y sont fabriqués par exemple, des composants du modèle de Boeing. L’intérêt pour les multinationales pour la technopole est en soi un bon multiplicateur d’activité pour l’aéroport Mohammed V de Casablanca.
Afin de contourner le verrou du foncier et pour éviter des risques de spéculations, les terrains de la technopole sont cédés suivant le principe d’une location longue durée. Les candidats sont soumis à un cahier de charges excluant toute industrie polluante. D’un autre côté, l’ONDA, toujours en collaboration avec les autorités provinciales, oeuvre à la résorption des bidonvilles situées à proximité de la zone aéroportuaire. A ce jour, dans la zone de Hay Nakhil, plus de 1500 logements seront attribués dans le cadre du programme de recasement dont Sa Majesté le Roi avait donné le coup d’envoi en juillet dernier. L’effort pour la mise à niveau à l’ONDA ne sera pas seulement quantifié en termes d’investissements, mais aussi en termes de réajustements, destinés à encourager les transporteurs aériens. Ceux-ci auront à payer moins de redevances aéroportuaires sur les aéroports où l’activité reste peu développée.
Ces dispositions intègrent un ensemble de mesures mises en place pour le développement du transport aérien au Maroc. Le volet vols domestiques reste l’une des grandes priorités de l’ONDA.

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